Baisse des recours aux prud’hommes : le signe que les choses bougent

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Nicolas Barré, édité par Clémence Olivier
La baisse du nombre de recours au prud'hommes montre que le marché du travail le plus rigide du monde est en train de se libérer d’un carcan, estime mardi Nicolas Barré, sur Europe 1.
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Certains regretteront une dérive libérale. D’autres y verront le signe que les choses bougent enfin en France. Les recours devant les prud’hommes sont en chute libre. C’est un bon baromètre qui montre que le marché du travail le plus rigide du monde est en train de se libérer d’un carcan. Ce carcan, c’est la loterie des prud’hommes, un cauchemar pour les employeurs qui ne savaient jamais combien de temps allait durer la procédure, ni combien elle pourrait leur coûter.

Le nombre de recours en chute libre. Un an après les ordonnances réformant le Code du travail, le nombre de recours aux prud’hommes pour licenciement jugé abusif a chuté de 15% et même de 50% dans certains conseils de prud’hommes comme en Île-de-France. N’en déplaisent à ceux qui ont défilé dans la rue contre cette réforme, et qui étaient d’ailleurs de moins en moins nombreux au fil du temps, c’est une excellente nouvelle.

Pas d'envolée de licenciements. D’abord parce que contrairement à ce que prétendaient les opposants à la réforme du Code du Travail, elle ne s’est pas traduite par une envolée des licenciements. Le gros changement dans les recours aux prud’hommes, c’est que la loi a instauré des barèmes de dommages et intérêts en cas de licenciements abusifs. Certains syndicats disaient : maintenant qu’il y a un barème, les entreprises connaîtront à l’avance la facture et il va y avoir un tsunami de licenciements. Faux. Ça ne s’est pas produit.

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De probables effets positifs sur les embauches. Deuxième bonne nouvelle, qui devra être confirmée, il y a même au contraire des effets positifs sur les embauches. Les employeurs disaient : si les procédures de licenciements sont plus claires juridiquement, on prendra plus facilement le risque d’embaucher. Les syndicats n’y croyaient pas. Ils disaient que c’était une blague libérale. Et bien ils avaient tort. Ca se vérifie. Les embauches en CDI augmentent. Les employeurs disaient aussi : s’il y a moins de litiges, on transformera plus souvent des CCD en CDI. Eh bien là encore, grâce à la réforme, c’est ce qui est en train de se passer. C’est une révolution positive dans le fonctionnement du marché du travail le plus rigide du monde.