Baisse de la TVA : Lagarde menace, les restaurateurs s’agacent

  • Copié
Rédaction Europe1.fr , modifié à
Christine Lagarde veut "intensifier les contrôles", alors que seul un restaurant sur deux a baissé ses prix depuis la baisse de la TVA.

Les effets de la baisse de la TVA se font toujours attendre. L’association de consommateurs CLCV s’est dite "très déçue" mercredi par les conséquences de la mesure, en vigueur depuis le 1er juillet, constatant que seul un restaurateur sur deux a baissé ses prix depuis que la TVA est passée de 19,6 à 5,5%.

Peut-être Christine Lagarde a-t-elle entendu cette déception. La ministre de l’Economie a annoncé mercredi que le gouvernement allait intensifier les contrôles dans les restaurants afin d'amener la profession à répercuter sur les prix la baisse de la TVA à 5,5%. "J'ai demandé à la la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) de vérifier ce qui se passe sur le terrain."

Si les restaurateurs "se refusent totalement à baisser les prix, on trouvera les moyens", a prévenu la ministre. "On utilisera tous les moyens possibles pour armer le consommateur parce que c'est lui qui va être le vrai arbitre de tout ça", a-t-elle ajouté, avant de conclure : "le consommateur n'est pas idiot, il va aller vers celui qui baisse ses prix."

Un "comité de suivi" de la baisse de la TVA a été mis en place mercredi. Composée d’une vingtaine de membres, il doit vérifier que les engagements pris par les organisations professionnelles en matière de prix, d'emploi et de modernisation sont tenus. Une remontée du taux de la TVA à 19,6% pour les restaurateurs récalcitrants n’est toutefois pas à l’ordre du jour.

"Je ne pense pas que ce soit par la contrainte qu'on obtienne l'adhésion des professionnels", a réagi le président du Synhorcat, le 2e syndicat de restaurateurs, Didier Chenet, qui s’est agacé : "il faut plutôt faire des efforts en matière de pédagogie que des menaces." S’il convient qu’il faut que "les restaurateurs baissent les prix", Didier Chenet, dont le syndicat fait partie du comité de suivi, insiste : "il ne faut pas stigmatiser cette profession, sinon on aura l'effet inverse."