Renault Flins 1:25
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Aurélien Fleurot , modifié à
Le fait de privilégier désormais les motorisations électriques au diesel a un impact négatif sur l'emploi, comme l'aurait évoqué le patron de Volkswagen auprès de ses salariés. Cependant, les opportunités de relocaliser la production sont nombreuses, dans une filière en plein bouleversement.
DÉCRYPTAGE

La transition écologique va-t-elle entraîner la suppression de dizaines de milliers d’emplois en Europe, conséquence de l’électrification à marche forcée ? Le chiffre de 30.000 postes en moins chez Volkswagen a été évoqué en interne par le patron du constructeur, Herbert Diess, selon la presse allemande. L'information a été rapidement démentie par un porte-parole de Volkswagen mais partout en Europe, l’arrivée des voitures électriques aura pourtant bien des impacts sur l’emploi.

L'électrification, "une capacité à relocaliser" ?

À l’origine du "dieselgate" il y a six ans, Volkswagen fait désormais partie des constructeurs qui investissent le plus sur l’électrique : 73 milliards d'euros d’ici 2025, ce qui ne sera pas sans conséquences dans les usines, comme à Wolfsbourg, par exemple. Le constat est factuel : pour fabriquer un moteur thermique, il faut cinq personnes, contre seulement trois pour de l'électrique.

Un scénario du pire qui deviendra réalité dans quelques années ? "On a forcément des pertes d'effectifs, rien que sur l'assemblage du véhicule en tant que tel", affirme Olivier Lefebvre, délégué syndical FO chez Stellantis, qui refuse le fatalisme : "Il y a de nouvelles technologies, les moteurs électriques, les batteries… Il va y avoir un peu d'hybridation et c'est l'occasion de faire voir qu'on a aussi des compétences en France. On voit l'électrification comme une capacité à relocaliser. On sait qu'il va y avoir des métiers."

Une menace sur 100.000 emplois en France

Des métiers, donc, et des personnes pour les exercer, à condition "que les salariés soient employables", alerte Olivier Lefebvre. Le sujet de la formation est crucial, comme le pointent les professionnels du secteur automobile. En France, 100.000 emplois seraient menacés d'ici 2035, selon un calcul de l'Observatoire de la métallurgie.