Austérité : ce qu'en pensent les Français

François Fillon a affirmé mercredi soir sur TF1 que le plan d'austérité porte à "83%" sur "les détenteurs de patrimoine, les grandes entreprises et les ménages (aux revenus) très élevés".
François Fillon a affirmé mercredi soir sur TF1 que le plan d'austérité porte à "83%" sur "les détenteurs de patrimoine, les grandes entreprises et les ménages (aux revenus) très élevés". © Maxppp
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et Benjamin Peter et Stéphane Place , modifié à
REACTIONS - Le plan anti-déficit a été annoncé mercredi soir par François Fillon.

Habitations secondaires, niches fiscales, hauts revenus, ou augmentation du prix du tabac et des sodas : François Fillon a annoncé mercredi une série de mesures marquant un tournant vers la rigueur pour l'Etat français. "Une politique rigoureuse pour permettre à la France de rester souveraine sur l'économie et le social", a commenté le Premier ministre.

"83% de ce plan porte sur les entreprises, les détenteurs de patrimoine et les ménages (aux revenus) très élevés", s'est-il défendu un peu plus tard en dénonçant les critiques du FN et du PS. Mais pour certains Français, ces annonces n'ont pas convaincu. 

"Des mesures très 'gadget'"

Interrogé par Europe 1, Rémi est déçu. Il redoute des fins de mois difficiles. "Depuis plusieurs jours, on annonce des grandes mesures qui vont rééquilibrer la justice fiscale, les riches devaient payer. Et là, on parle de quelque chose qui, à mon avis, est très gadget, pour faire passer tout le reste", estime celui-ci.

Alors que le gouvernement espère 11 milliards d'économies, Christian et Christine sont sceptiques sur l'efficacité du plan d'austérité, d'autant qu'ils espéraient des mesures plus symboliques. "Les niches fiscales, j'ai toujours pas vu qu'on s'y attaquait vraiment. C'est du rabotage qui profite aujourd'hui aux plus riches", s'indigne-t-il.

"Mes revenus ne sont pas taxés parce qu'ils ne sont pas exceptionnels. En revanche, ce qui va changer pour moi, c'est que je fume", confie de son côté son épouse. Le tabac va en effet augmenter de 6% dans les prochaines semaines, un poids important dans le budget. Alors, Christine promet d'arrêter.

Mais Paul, étudiant, sait déjà comment échapper à cette nouvelle augmentation. "J'habite très proche de l'Espagne, et ces augmentations n'ont pas lieu là-bas, donc je m'en fiche", dit-il à Europe1. Pour d'autres, il est hors de question de passer la frontière. "J'aurais honte d'aller chercher mes cigarettes en Espagne et d'avoir mon paquet sur le comptoir, avec mon buraliste qui est juste en face de moi", estime Christophe.

"Je me fiche de ces augmentations"

Plus surprenante, l'augmentation annoncée du prix des sodas. Ce n'est pas une bonne nouvelle pour Sébastien, à la tête d'un bar-tabac à Talence en Gironde. "Bien sûr qu'il y aura un impact, c'est évident. Surtout que j'ai une clientèle plutôt jeune, qui n'a pas non plus un pouvoir d'achat énorme. C'est toujours nous qui trinquons", regrette-t-il.

De son côté, Alice, 18 ans, considère que taxer les sodas n'est pas forcément une mauvaise idée. "Plutôt que de faire des économies sur des dépenses sociales, qui là, sont vraiment importantes, taxer sur des sodas qui ne sont pas dans la vie quelque chose d'essentiel, pourquoi pas. Ça peut permettre de lutter contre l'obésité et des mauvaises habitudes alimentaires", juge Alice.

D'autres passants interrogés par Europe 1 disent simplement leur écœurement en apprenant ces nouvelles taxes, promettant de s'en souvenir lors de l'élection présidentielle.