Assurance chômage : vers un échec de la négociation

Pierre Gattaz.
Pierre Gattaz. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Lundi, le Medef a maintenu son refus de moduler les cotisations patronales, au grand désespoir des syndicats. 

Les négociateurs de l'assurance chômage se réunissent une dernière fois jeudi mais se dirigent tout droit vers un "constat de désaccord" après le refus catégorique du Medef de moduler les cotisations patronales. Si l'échec se confirme, le gouvernement reprendrait le dossier en main. L'actuelle convention d'assurance chômage arrive à échéance le 30 juin.

Huitième et dernière séance. Délégations syndicales et patronales se retrouvent à 14h30 au siège du Medef pour une huitième et dernière séance. On se dirige vers un "constat de désaccord", anticipe Véronique Descacq de la CFDT. "Le patronat n'a pas de mandat, on va parler de quoi ? On va s'épargner d'y passer la journée, ça c'est sûr", ajoute la négociatrice, qui se dit "effarée, dégoûtée" par "l'inconséquence du Medef".

"Tout pour trouver une solution". Le conseil exécutif de l'organisation patronale a maintenu lundi sa position, constante depuis le début de la négociation fin février, de ne pas donner mandat à son négociateur, Jean Cerutti, pour moduler les cotisations et renchérir les contrats courts, comme le réclamaient unanimement les syndicats. "Le Medef fera tout pour trouver une solution d'ici à jeudi soir, jeudi dans la nuit même", a pourtant promis mardi son président, Pierre Gattaz, mais "si nous n'arrivons pas à régler le problème de façon pragmatique et intelligente, on constatera l'échec".

Tous les syndicats réclamaient, sous des formes diverses, de moduler les cotisations, que ce soit par une surcotisation générale (CGT), un système de bonus-malus pénalisant les entreprises qui abusent des contrats courts (FO, CFE-CGC) ou une dégressivité des cotisations selon la durée dans l'emploi (CFDT, CFTC). "Ce serait inacceptable de laisser supporter les économies uniquement sur le dos des demandeurs d'emploi", a argumenté Eric Courpotin (CFTC). Sauf revirement de dernière minute, les syndicats devront s'adresser au gouvernement pour obtenir satisfaction. En effet, en cas d'échec de la négociation, c'est l'exécutif qui reprend la main.