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J.R. , modifié à
Patrick Artus, chef économiste de Natixis, co-auteur de La folie des banques centrales, explique pourquoi le monde n'est pas à l'abri d'une nouvelle crise financière.

Les indices boursiers ont plongé un peu partout la semaine dernière. Le CAC 40, par exemple, a terminé pour la première fois depuis décembre 2014 sous la barre des 4.000 points au début du mois de février. Cette tendance inquiète plusieurs analystes, dont Patrick Artus. Le chef économiste de Natixis, co-auteur de La folie des banques centrales (éditions Fayard), explique que le monde n'est pas à l'abri d'une crise financière encore pire qu'en 2008. "Il y a trois fragilités" qui pourraient conduire à un tel scénario catastrophe, a expliqué Patrick Artus au Club de la presse d'Europe 1, mercredi soir. 

L'inquiétude chinoise. Première "fragilité", selon l'économiste : "la Chine et la fin du modèle de croissance tiré par les activités bas de gamme d’assemblage." "La Chine est devenue trop chère", analyse Patrick Artus.

"En 2014, on a eu l’impression que les Chinois allaient dévaluer leur taux de change, leur devise. Ceci aurait été une extraordinaire mauvaise nouvelle. Par exemple, si vous vendez des voitures en Chine et que la devise est dévaluée de 20%, ce que vous vendez vaut 20% moins cher en euros. Ça ne s'est pas fait, et les Chinois ont fait passer le message qu’ils ne le feront pas. Leur but, c’est de stimuler la consommation. Or, dévaluer est en contradiction avec la stimulation de la consommation. Sur ce point, on est plus tranquille", précise l'économiste. 

Le pétrole pas cher, pas une bonne nouvelle. Le deuxième point de tension pour l'économie mondiale est la chute des cours du pétrole. "On a réalisé qu’une baisse du prix du pétrole n’est pas une bonne chose pour l’économie mondiale. C’est bon pour l’Europe et le Japon, mais pas bon pour les pays producteurs", explique Patrick Artus. Troisième interrogation pour l'économiste : la mauvaise santé de l'économie américaine. "Le pétrole de schiste aux Etats-Unis est en faillite. Les Etats-Unis ne vont pas bien, et donc un ralentissement veut dire inquiétude", conclut Patrick Artus.