ArcelorMittal met Florange en sommeil

600 salariés d'ArcelorMittal sont menacés par la mise en sommeil du site de Florange.
600 salariés d'ArcelorMittal sont menacés par la mise en sommeil du site de Florange.
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avec Frédéric Michel , modifié à
L'activité du deuxième et dernier haut fourneau va être suspendue à compter du 3 octobre.

Mauvais signe pour le secteur de la sidérurgie : ArcelorMittal va fermer, le 3 octobre, son deuxième et dernier haut fourneau en activité sur son site de Florange, en Moselle. Face à l'inquiétude des salariés, le directeur du site, Thierry Renaudin, a assuré que la fermeture "est conjoncturelle, temporaire et provisoire".

Un site peu concurrentiel

Officiellement, ce n'est pas une fermeture. Le groupe ajuste sa production en raison de "l'actuel ralentissement saisonnier et les fluctuations de la demande dans certaines zones géographiques en Europe."

ArcelorMittal pourrait mettre en place du chômage technique, de la formation, ou transférer des salariés sur d'autres sites, indique Les Échos. "Nous maintiendrons sur place les compétences clés pour assurer un redémarrage rapide" du P6, a rassuré le directeur du site.

Une décision "injustifiée"

Les 600 salariés du site de Florange se montrent toutefois très inquiets par cette décision.

"Pour nous, la décision n'est absolument pas justifiée. Autant, en 2009, il y avait la crise, et, entre guillemet, on répartissait la misère. On se disait on va faire travailler un peu moins certains établissements. Là, on décide de changer à fond certains, d'en sacrifier d'autres et de fermer Florange", a déploré vendredi sur Europe 1 Jean Marc Vécrin, délégué central CFDT chez Arcelor Mital.

Pour François Pagano, délégué CFE-CGE au CE, "la fermeture du P6 constitue une catastrophe sociale, financière et industrielle".

Des mises en sommeil récurrentes

Cette mesure survient après l'arrêt du premier haut-fourneau de Florange, en juin dernier. Une mise en sommeil qui a récemment été prolongée par la direction.

Si des fermetures partielles ont déjà eu lieu dans le passé, cette fois, les salariés craignent de ne pas retrouver leur emploi. "On ne nous a pas donné de date de reprise. Je sais qu'il y a eu des époques où on arrêtait les fourneaux et d'un seul coup, deux mois après, de nouveau il y a une forte demande, et il fallait se remettre en route. Le problème, c'est qu'aujourd'hui, à force d'arrêter et de redémarrer, les outils commencent à être fatigués. Il y a un réel besoin d'investissement", s'alarme-t-il.

Une manifestation à laquelle doivent participer plusieurs centaines de sidérurgistes doit avoir lieu à partir de 13 heures à Florange.