APL : une baisse "jamais envisagée" par le précédent gouvernement, assure Christian Eckert

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Christian Eckert affirme qu'il s'agit de l'une des mesures du "musée des horreurs" traditionnellement refusée par le nouveau ministre © BERTRAND GUAY / AFP
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avec AFP , modifié à
"Nous ne l'avons jamais envisagée. Elle ne nous semblait pas juste", a déclaré l'ancien ministre chargé du Budget au Parisien. 

Le précédent gouvernement n'a "jamais" envisagé une baisse des aides au logement, a affirmé l'ancien ministre chargé du Budget Christian Eckert, dans un entretien au Parisien dimanche, contredisant des affirmations du nouvel exécutif.

Une baisse "jamais envisagée". "Nous ne l'avons jamais envisagée. Jamais. Je suis formel. Elle ne nous semblait pas juste", a déclaré Christian Eckert interrogé par le quotidien sur cette mesure. Une responsable du ministère de la Cohésion des Territoires, chargé notamment du Logement, avait indiqué samedi que toutes les aides au logement allaient baisser de 5 euros par mois et par foyer à partir d'octobre et assuré qu'il s'agissait de "l'application d'une réforme d'économie budgétaire décidée sous le quinquennat précédent".

Un budget 2017 sous-doté. Le ministre de la Cohésion des territoires, Jacques Mézard, a pour sa part déclaré au Parisien que "c'est une mesure qui découle du fait que le projet de loi de finances (PLF) 2017 avait été sous-doté car le précédent gouvernement avait prévu, sans l'annoncer, une baisse du montant de ces aides de 140 millions d'euros dans le budget". "Sauf qu'ils nous ont laissés la faire", a poursuivi Jacques Mézard, en ajoutant que le gouvernement n'avait "pas d'autre solution que de la mettre en oeuvre pour combler ce trou".

Une mesure du "musée des horreurs". Selon Christian Eckert, "à chaque changement de ministre, il se passe le même scénario : la direction du Budget présente une liste de mesures que l'on appelle 'le musée des horreurs', des mesures généralement refusées par les prédécesseurs et qu'elle essaye de replacer".

Trop tôt pour parler de "trou budgétaire". Il a par ailleurs estimé qu'il était trop tôt pour parler de "trou budgétaire". "L'année n'est pas terminée. Comment peuvent-ils savoir en juin qu'il va manquer 140 millions à la fin de l'année sur un budget de 18 milliards d'euros", s'est-il interrogé.

Des aides perçues notamment par les étudiants. Les aides au logement bénéficient à 6,5 millions de ménages français. Versées par la Caisse d'allocation familiale (CAF), elles se décomposent en trois catégories : l'aide personnalisée au logement (APL) qui profite notamment à environ 800.000 étudiants, l'allocation de logement familial (ALF), et l'allocation de logement social (ALS).

Les organisations étudiantes Fage et Unef ont été les premières à dénoncer la décision gouvernementale, évoquant une aide "vitale" alors qu'un étudiant sur quatre est sous le seuil de pauvreté et que plus de 100.000 travaillent à mi-temps pour financer leurs études.