Antilles : le gouvernement annonce un plan de 10 millions d'euros contre les sargasses

L'État va débloquer 10 millions d'euros sur deux ans pour dégager les plages antillaises des algues brunes qui les polluent
L'État va débloquer 10 millions d'euros sur deux ans pour dégager les plages antillaises des algues brunes qui les polluent © PATRICE COPPEE / AFP
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avec AFP , modifié à
Le ministre de l'Environnement et la ministre des Outre-mer ont annoncé mardi un plan de 10 millions d'euros sur deux ans pour aider la Guadeloupe, la Martinique et la Guyane à lutter contre les sargasses.

Nicolas Hulot et Annick Girardin ont annoncé lundi en Guadeloupe un plan de 10 millions d'euros sur deux ans pour lutter contre les sargasses, ces algues brunes nauséabondes et toxiques qui polluent les rivages des Antilles depuis plusieurs mois.

Une visite en Guadeloupe et en Martinique. Le ministre de la Transition écologique et sa collègue chargée des Outre-mer, arrivés dimanche en Guadeloupe, se sont ensuite rendus en Martinique, fortement touchée également par ce phénomène. Ils doivent notamment visiter mardi une entreprise spécialisée dans la valorisation des sargasses.

Des algues particulièrement envahissantes. Lundi, Nicolas Hulot et Annick Girardin ont constaté l'ampleur des dégâts dans les îles de Guadeloupe, La Désirade, Marie-Galante et les Saintes, dont les ports et les rivages sont envahis par les sargasses. Début mai, ces îles avaient été partiellement coupées du monde par des algues trop nombreuses à l'entrée du port, bloquant les hélices des bateaux. Ce n'est pas la première fois que ces algues envahissent le littoral antillais depuis leur apparition massive, en 2011. Mais le phénomène n'a "jamais été aussi important que cette année", selon Annick Girardin.

10 millions d'euros d'aides. Les mesures annoncées lundi concernent "la Guadeloupe, les îles du Nord, la Martinique et la Guyane", précise un communiqué conjoint des deux ministères. Elles "seront financées à hauteur de 10 millions d'euros par l'État et permettront d'accompagner les investissements et les opérations de ramassage des collectivités territoriales concernées", explique le communiqué.

L'État prendra en charge près de 50% du financement de ce plan prévu jusqu'en 2019. Le reste sera financé par l'Union européenne et les collectivités, ont précisé les services du ministère de la Transition écologique. "Il faut qu'à la prochaine saison, on puisse atteindre l'objectif de ramassage 48 heures après les échouages", ont-ils indiqué. C'est au-delà de ce délai que se dégagent les gaz toxiques, lors de la décomposition des algues.

Plusieurs missions pour mieux comprendre le phénomène. Le plan comprend également le déploiement de 22 capteurs en Guadeloupe, mais aussi en Martinique, qui permettront de remonter les données d'échouages, de dégagement de gaz, et d'améliorer la surveillance, afin que les collectivités puissent émettre des bulletins quotidiens. L'ensemble des données seront mises en ligne sur un site en open data et participatif.

Une étude scientifique sera lancée en juillet par l'université Antilles Guyane "pour mieux documenter la composition des sargasses afin de faciliter leur valorisation", et le réseau de suivi et d'échouage des sargasses par satellite sera renforcé à hauteur de 300.000 euros. Enfin, une mission, dirigée par le sénateur de Guadeloupe Dominique Théophile, se rendra dans les îles voisines de la Caraïbe à la recherche de solutions de ramassage et de valorisation.