Airbnb, Drivy... les députés refusent de considérer les particuliers loueurs comme des professionnels

Les députés ont rejeté la proposition figurant dans le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale. (Image d'illustration)
Les députés ont rejeté la proposition figurant dans le projet de loi sur le financement de la Sécurité sociale. (Image d'illustration) © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
L'article d'un projet de loi prévoyant l'inscription au RSI des loueurs particuliers d'Airbnb a été rejeté mercredi soir 18 voix contre 14. 

Les députés ont rejeté mercredi soir la volonté du gouvernement de considérer qu'un particulier gagnant des revenus, au-delà d'un certain seuil, de la location de courte durée d'appartements ou de voitures soit considéré comme un professionnel et doive payer des cotisations sociales.

Non à l'inscription au RSI. En votant un amendement de suppression par 18 voix contre 14, ils ont supprimé l'article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale qui voulait "clarifier le droit social applicable à l'économie numérique". Le gouvernement proposait que pour la location d'appartements, par exemple par une plateforme du type Airbnb, un particulier doive, au-delà de 23.000 euros de revenus annuels, s'affilier au Régime social des indépendants (RSI), et s'acquitter des cotisations sociales afférentes. Pour la location de biens meubles (voitures, bateaux, tondeuses à gazon...), le gouvernement proposait un seuil de 3.860 euros qu'il s'était dit prêt à doubler face aux critiques des députés.

"Plus on attend, plus ce sera difficile", prévient Eckert. L'objectif du gouvernement était de lutter contre les abus et la concurrence déloyale parfois créée. "Plus on attend (pour légiférer), plus ce sera difficile de revenir sur des habitudes, des usages parfois hors du droit ou à la frontière du droit...", a prévenu le secrétaire d'État au Budget Christian Eckert. Évoquant "les concurrences déloyales qui s'installent", il a cité l'exemple de l'Euro de foot où "le taux de remplissage des Airbnb et ceux des hôtels était sans comparaison".

Des rejets à droite, mais aussi à gauche. Mais plusieurs députés de droite ont jugé que le sujet "n'était pas mûr" et ne voulaient pas , comme Isabelle Le Callennec (LE) "corseter une activité qui émerge et concerne des personnes qui veulent plutôt arrondir leurs fins de mois". "C'est invraisemblable de rendre obligatoire l'affiliation au RSI pour les particuliers qui louent leur voiture, leur camping-car, ou leur bateau", a renchéri Dominique Tian (LR). Ils ont reçu le renfort de quelques députés de gauche. Pour l'écologiste Jean-Louis Roumegas, "on rate l'essentiel de l'économie collaborative. Cela permet de conserver son petit appartement, de payer ses charges, d'aller en vacances dans des petites villes où il n'y a pas d'offre touristique. On va tuer tout cela pour des lobbys professionnels".