Air France : un lundi crucial pour l'ensemble des salariés

© JACQUES DEMARTHON / AFP
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G.S. avec Pauline Jacot , modifié à
La direction va présenter son plan de restructuration en comité central d'entreprise, avec potentiellement des licenciements secs.

Va-t-il y a voir des licenciements secs chez Air France, pour la première fois de l'histoire du groupe ? La direction va présenter lundi matin les détails de son plan de restructuration en comité central d'entreprise (CE). Pour l'occasion, trois syndicats ont lancé un appel à la grève, qui devrait entraîner des retards de vols. Et pour cause : après le refus des pilotes de travailler plus pour le même salaire, la direction pourrait décider de supprimer une quinzaine de lignes d'ici 2017, avec potentiellement 2.900 suppressions de postes à la clé.

Car Air France cherche à tout prix à réduire ses coûts. Sans restructuration, la compagnie est même en danger de mort. On le dit clairement dans l’entourage de la direction : "ce plan d’austérité est essentiel pour faire des économies et repartir ensuite à l’offensive".

Vers une quinzaine de lignes en moins. Selon plusieurs sources, ce plan, qui sera annoncé dans quelques heures, prévoit la baisse de 10 % sur deux ans de la flotte long courrier. Concrètement, cela signifie des destinations moins souvent desservies, des avions plus petits et dans les cas les plus extrêmes, des lignes supprimées. Résultat : il devrait y avoir cinq avions en moins dès l’été prochain, et neuf d'ici 2017. Or, un avion, cela nécessite du personnel qui travaille dans les airs et au sol. Près de 3000 postes sont ainsi menacés. Et pour la première fois de son histoire, Air France pourrait licencier.

Les discussions pourraient se poursuivre. Mais ce plan drastique n'est en réalité que le plan B d'Air France. A l'origine, pour faire des économies, la direction avait demandé aux salariés de travailler plus longtemps, sans être augmenté. Mais les pilotes, à qui l'on demandait une centaine d'heures de plus par an, ont refusé de signer. Est-ce un non définitif ? Pas sûr. Car selon certaines sources, les discussions entre la direction et les pilotes peuvent continuer après le CE. Et ainsi permettre d'éviter un plan B douloureux.