Air France rappelle ses pilotes à l'ordre

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Deux directeurs de la compagnie reprochent aux pilotes d'avoir un comportement risqué, dans une lettre publiée samedi dans La Tribune.

"Assez de polémiques et de faux débats sur la sécurité des vols". Le courrier interne à Air France, en date du 20 octobre, publié samedi par La Tribune est adressé à tous les pilotes de la compagnie. Pierre-Marie Gautron et Etienne Lichtenberger, respectivement directeur des opérations aériennes et directeur de la sécurité, y citent des incidents majeurs imputables au non-respect des procédures de vol par des pilotes.

Un décollage maintenu malgré une alarme "Config" (synonyme d'"interdit") ou une remise de gaz non conforme sont cités parmi les "déviations (qui) ont généré du risque". "La simple application des procédures aurait permis d'éviter ces événements. Il n'y a pas de procédure à corriger, ni de nouvelle procédure à créer", expliquent les auteurs de la lettre.

Les spéculations sur les causes de l'accident du vol AF 447, qui a fait 228 morts le 1er juin entre Rio et Paris, "jettent le trouble dans l'esprit de certains pilotes en les faisant douter de la justesse (...) de nos procédures et de celles du constructeur", poursuit la lettre. Selon La Tribune, beaucoup de syndicats déplorent l'absence de remise en cause de la direction sur les procédures alors qu'une expertise externe sur la sécurité d'Air France a été acceptée

Les tensions avec les syndicats sont accrues. Ce courrier, "sans le dire, est une réponse aux attaques du SPAF et d'Alter", et a "suscité l'ire des syndicats", selon La Tribune. Le syndicat des pilotes d'Air France (SPAF) et Alter, deux organisations minoritaires de pilotes d'Air France, ont brandi mardi la menace d'une grève si la direction de la compagnie aérienne persistait à ne pas prendre en compte leurs propositions sur la sécurité des vols. Suite à l'accident de l'Airbus A330 d'Air France le 1er juin dernier, qui fait 228 morts ou disparus, le SPAF et Alter réclament une série de mesures, notamment d'être associés à l'étude des rapports écrits par les pilotes suite à des incidents.

Une porte-parole d'Air France a reconnu l'existence de la lettre, sans faire d'autre commentaire.