Air France : quel état d'esprit après le CCE explosif ?

Plusieurs dirigeants ont été violemment pris à partie lundi.
Plusieurs dirigeants ont été violemment pris à partie lundi. © AFP
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G.S. avec Pauline Jacot , modifié à
Mardi, l'heure est à l'apaisement et à la reprise de dialogue après le comité central d'entreprise interrompu lundi après une violente manifestation.

Tout le monde espère vite renouer le dialogue chez Air France. Au lendemain du comité central d'entreprise (CCE) interrompu lundi, qui s'est notamment traduit par l'agression du DRH de la compagnie, direction et syndicats se disent prêts à se remettre autour de la table.

"Il est encore possible de discuter". Du côté des dirigeants, on joue l’apaisement. On estime que ces violences sont dues à une minorité de salariés et on veut vraiment parler de parenthèse malheureuse. Le patron d’Air France le dit clairement, "il est encore possible de discuter". "Dès lors que nous sentirons une vraie volonté d'aboutir, nous serons prêts à poursuivre le dialogue avec les partenaires sociaux, notamment les représentants du personnel navigant (le plus menacé par le plan de restructuration) mais aussi de l'ensemble de l'entreprise", explique au micro d'Europe 1.

"La direction savait que ça se passerait comme ça". Chez les syndicats, on espère aussi pouvoir renouer le dialogue. La plupart d’entre eux condamne ces violences. Mais malgré tout, ils étaient nombreux lundi au siège d’Air France a estimé que la direction a laissé pourrir la situation. "Ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est le reflet d'un mécontentement général. Les salariés ont exprimé leur colère à l'annonce de 2.900 suppressions de postes. La direction doit prendre ses responsabilités. Elle savait que ça allait se passer comme ça", confiait un salarié lundi au micro d'Europe 1.

Les pilotes, au centre des négociations. Il n’y aura toutefois pas de reprise de du dialogue sans un retour des pilotes à la table des négociations. Car le plan de restructuration qui a mis le feu aux poudres lundi, selon lequel 2.900 emplois sont menacés,  n'est en réalité que le plan B d'Air France. A l'origine, pour faire des économies, la direction avait demandé aux salariés de travailler plus longtemps, sans être augmenté. Mais les pilotes, à qui l'on demandait une centaine d'heures de plus par an, ont refusé de signer. Selon nos informations, ces derniers se disent prêts à renouer le dialogue mais attendent une invitation formelle de la direction.