Air France propose un accord à ses pilotes, pas très convaincus

Air France veut lancer d'ici moins d'un an sa compagnie low-cost.
Air France veut lancer d'ici moins d'un an sa compagnie low-cost. © JOEL SAGET / AFP
  • Copié
avec agences , modifié à
Air France a transmis jeudi aux syndicats de pilotes un projet d'accord sur la création d'une filiale à coûts réduits, et ceux-ci ont jusqu'au 24 février pour se prononcer.

Air France a proposé jeudi un accord à ses pilotes, portant notamment sur la création d'une nouvelle compagnie moyen et long-courrier à coûts réduits, mais les deux principaux syndicats de pilotes ont dit à Reuters être sceptiques concernant cette proposition. Le projet d'accord, ouvert à la signature jusqu'au 24 février, permettra à Air France de lancer une nouvelle compagnie pour reprendre l'offensive sur le long-courrier avec des coûts moins élevés, explique la compagnie dans un communiqué. 

Une compagnie qui ne pourra être vendue. "La nouvelle compagnie sera détenue par Air France et ne pourra être vendue. Les droits de trafic resteront Air France", précise la compagnie. Le projet d'accord garantit que la flotte de la nouvelle compagnie ne dépassera pas 18 avions moyen-courriers et 10 avions long-courriers et prévoit qu'elle emploierait des pilotes d'Air France "avec les règles d'utilisation et de rémunération" de la compagnie. Air France propose aussi aux pilotes un compromis sur la majoration des heures de nuit pour solder définitivement le plan précédent "Transform 2015". 

Des hôtesses payées 40% moins cher. La direction a ainsi renoncé à son projet initial (des pilotes détachés aux conditions de la nouvelle compagnie) qui permettait de réduire ses "coûts pilotes" d'environ 15% par rapport à ceux d'Air France. En contrepartie, elle entend mutualiser les efforts sur l'ensemble des pilotes du groupe. Toutefois, pour alléger les coûts d'exploitation, elle veut recruter des hôtesses et stewards payés 40% moins cher qu'à Air France.

Une signature possible au-delà du 24 février. Le délai de signature de l'accord pourra être prolongé au-delà du 24 février si une consultation des pilotes est décidée par les organisations professionnelles, précise aussi Air France. "Pour nous, les négociations n'étaient pas abouties", a déclaré à Reuters Véronique Damon, secrétaire générale du Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL), majoritaire. "On retrouve une méthode de proposition unilatérale de texte", a-t-elle ajouté, faisant référence aux précédents conflits des syndicats de pilotes avec la direction, qui avaient débouché sur des grèves en 2014 et en 2016. Air France prévoit de lancer sa compagnie à l'automne 2017 pour les moyen-courriers et à l'été 2018 pour les long-courriers.