Air France pressée de "choisir" Airbus

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avec Pascal Berthelot , modifié à
102 députés signent une pétition demandant à la compagnie d’opter pour le patriotisme économique.

"Air France, ce n’est pas Air Boeing. Air France, c’est Airbus !", c'est le cri de colère lancé dimanche sur Europe 1 par Bernard Carayon. Le député UMP est à l’origine d’une pétition signée par 102 élus de droite, du Nouveau centre et du Parti socialiste demandant à Pierre-Henri Gourgeon, directeur général d'Air France-KLM, de faire preuve de patriotisme européen.

Les députés souhaitent qu’Air France choisisse l’Airbus A350 plutôt que des appareils de l'américain Boeing pour sa prochaine commande géante d'avions long-courriers attendue cet été.

"Aux Etats-Unis, cela ne choque personne"

"Nous invitons donc très fermement Pierre-Henri Gourgeon à passer commande d’Airbus et non pas de Boeing", a martelé Bernard Carayon avant d’ajouter : "aux Etats-Unis, cela ne choque personne de soutenir les intérêts des Américains !"

"Il n'y a pas de compagnies hors-sol", a aussi martelé l'élu. "Même au niveau européen, nos voisins font mieux que nous. Pour preuve, l’Espagnol Iberia a fait le choix d’un 100% Airbus. L’Allemand Lufthansa, 60 % et nous 30 %. Ce n’est pas une honte ça ?", s’est interrogé le député UMP.

Pour lui, "choisir" Airbus n’a rien d’illégal :

Air France-KLM, dont l'Etat français détient 15,7% du capital, doit bientôt passer une commande d'une centaine de long-courriers de nouvelle génération Airbus A350 ou Boeing 787 "Dreamliner".

Légalement toutefois, une compagnie ne peut pas lancer un appel d'offre discriminatoire. Mais dans les faits, rien n'empêche une compagnie aérienne de faire un choix en terme de provenance des pièces ou des appareils commandés.

Une flotte mixte

"Nous sommes attentifs à ce que l'industrie française soit bien sûr prise en compte" dans cette commande, a déclaré pour sa part la semaine dernière le secrétaire d'Etat aux transports, Thierry Marinani, à l'issue d'un entretien avec le député.

Le président de KLM, Peter Hartman, a indiqué dimanche que le contrat serait probablement partagé entre Boeing et Airbus. "Mon opinion, c'est qu'à l'avenir, les deux types d'appareils voleront sur nos deux réseaux", a-t-il indiqué.

Air France et KLM ont fusionné en 2004 pour former la plus grande compagnie européenne mais ont conservé leurs propres marques et leurs réseaux. Historiquement, KLM avait tendance à acheter des Boeing et Air France une flotte mixte avec une préférence pour Boeing en ce qui concerne les long-courriers.