Air France : l'intersyndicale demande une reprise des négociations

L'intersyndicale d'Air France s'est réunie lundi pour décider de la suite à donner au conflit.
L'intersyndicale d'Air France s'est réunie lundi pour décider de la suite à donner au conflit. © KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Après la démission de Jean-Marc Janaillac vendredi, l'intersyndicale d'Air France souhaite que la direction retourne à la table des négociations mais prévient que la grève n'est pas finie.

L'intersyndicale d'Air France a demandé mardi à la direction une reprise des négociations sur les salaires, alors que la compagnie aérienne est dans son quinzième jour de grève depuis le début d'un conflit qui a entraîné la démission de son PDG.

"Le conflit est toujours en cours". Après le désaveu infligé par les salariés au PDG Jean-Marc Janaillac sur son projet salarial, "la direction de la compagnie Air France doit maintenant entendre les revendications d'une majorité de salariés. L'intersyndicale Air France demande à la direction de revenir dans les prochains jours à la table des négociations", écrivent ces syndicats dans un courrier adressé mardi à la direction. Si l'intersyndicale ne lance pas de nouvel appel à la grève, elle prévient que "le conflit est toujours en cours" et souligne que "la balle est maintenant dans le camp de la direction", qui "doit renouer le dialogue avec la conviction que seul un accord avec (les) représentants (syndicaux) pourra mettre fin à ce conflit".

"On laisse une chance à la négociation, mais il faut que la direction revienne vite vers nous", a déclaré Karim Taïbi de FO. Le "départ précipité" du PDG, "conséquence d'un chantage à la démission, n'a jamais été demandé par les organisations syndicales et ne règle en rien la problématique soulevée" : un "rattrapage des années de blocage (des) grilles" salariales, qui "est une nécessité" et qui "n'est pas de nature à mettre en danger le développement" du groupe, ajoute l'intersyndicale dans sa lettre à la direction. Jean-Marc Janaillac doit formaliser sa démission lors d'un conseil d'administration le 15 mai.

Référendum en forme de camouflet. Les syndicats et la direction d'Air France s'affrontent depuis le début de l'année sur des revalorisations salariales. L'intersyndicale réclame une hausse de 5,1%, que refuse la direction. Les salariés, consultés par référendum par la direction, ont rejeté sa proposition de hausse salariale (2% immédiatement et 5% sur 2019-2021), entraînant la démission du PDG. Lors de ce référendum, dont les résultats ont été publiés vendredi, 55,44% des personnels d'Air France avaient voté contre le projet d'accord salarial de la direction. Ils avaient massivement participé à cette consultation (80,33%).