Air France : le SNPL (pilotes) attend l'Etat pour renouer le dialogue

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G.S. , modifié à
Le président du SNPL Air France (pilotes), Philippe Evain, était lundi l'invité d'Europe 1. 
INTERVIEW

"J'ai été abasourdi de voir ces images", a réagi mardi le président du SNPL Air France (pilotes), Philippe Evain, invité d'Europe 1 et interrogé sur les agressions de plusieurs dirigeants d'Air France pendant le CCE explosif de lundi. Ce dernier se dit par ailleurs prêt à reprendre les négociations... à condition que le gouvernement y participe. 

Je "condamne sans réserve". "Toute mon amitié va à ce directeur des ressources humaines, à ce commandant de bord matraqué et à cette hôtesse de l'air qui a reçu des gaz lacrymogènes", commente le pilote, qui "condamne sans réserve" les violences. Comment s'explique ces événements ? "La violence sociale dans les entreprises atteint un point critique. Elle s'exprime par la voie des salariés mais également par la voie des directions", poursuit le syndicaliste.

"Il y a eu un mensonge". Le plan de restructuration qui a mis le feu aux poudres lundi, selon lequel 2.900 emplois sont menacés, n'est en réalité que le plan B d'Air France. A l'origine, pour faire des économies, la direction avait demandé aux salariés de travailler plus longtemps, sans être augmenté. Mais les pilotes, à qui l'on demandait une centaine d'heures de plus par an, ont refusé de signer. Se sentent-ils responsables ? "S'il y a bien un syndicat qui a tout fait pour participer aux négociations, c'est bien nous", rétorque Philippe Evain. Et d'ajouter :

"Nous avons participé à toutes les réunions. Je suis un peu désolé que le débat prenne cette forme-là. Mais on l'expliquait depuis le début, je suis convaincu que c'était joué d'avance : la politique d'Air France, elle était connu, il n'y avait qu'un seul plan, il s'agissait de réduire la voilure de la compagnie. Air France, vous savez, a beaucoup d'histoire en matière de négociations collectives. Et là, il y a eu un mensonge. Air France nous demandait les mêmes efforts au début des négociations qu'à la fin des négociations. Cela prouve bien que la direction ne voulait pas discuter".

Le SNPL attend l'Etat. Le pilote se dit désormais "prêt à reprendre les négociations dès lors que tous les acteurs qui peuvent avoir une influence sont présents", dont l'Etat, qui détient 17% de la compagnie. "La solution passera par ce troisième acteur, qui reste bien silencieux", assure Philippe Evain. "Cela fait des mois que l'on attend à être reçu par le gouvernement, des mois sans réponse", regrette-t-il.