Air France : une compagnie "en danger de mort"

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ÉCONOMIE - Emmmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL, principal syndicat des pilotes d'Air France, était l'invité d'Europe 1 mardi.
INTERVIEW

Encore un plan d'économie du côté d'Air France. La compagnie aérienne a annoncé lundi la fermeture de quatre lignes déficitaires et des réductions de fréquence sur plusieurs autres. En difficulté financière, la compagnie a aussi lancé en parallèle une revue détaillée de ses investissements avenirs. Air France a aussi attaqué en justice le SNPL, syndicat de pilotes, qu'il accuse de ne pas avoir respecter les gains de productivité attendus. Son porte-parole, Emmanuel Mistrali, a répondu à la question qui fâche de mardi .

"Nous avons respecté les termes du contrat". Alors que les autres corps de métier ont respecté les économies attendues, les pilotes, selon la direction d'Air France, n'ont pas fait les mêmes efforts. "C'est faux, nous nions cette allégation", estime Emmanuel Mistrali. "Nous avons respecter les termes du contrat qui nous engageait avec la compagnie dans le cadre du plan Transform", ajoute-t-il.

La majoration des heures supplémentaires qui devait passer de 50 à 45% ? "Cette mesure n'est pas mise en place parce que c'était une mesure conditionnelle", explique le porte-parole. Or, "certaines conditions d'application" ne sont pas réunies.

L'engagement des salariés, indispensable à la réforme. Depuis la grève de novembre dernier, Air France a en tout cas du mal à se rabibocher avec ses pilotes, même si ces derniers ont au final accepté Transform, un plan d'économies sur plusieurs années. Une situation tenable si le dialogue social est mauvais ? "Nous n'avons pas d'exemple de compagnies qui puisse progresser et se tourner vers l'avenir contre ces pilotes", prévient Emmanuel Mistrali. Selon lui, Air France, si elle veut se restructurer, a besoin "d'un engagement fort de ses salariés". En tout, la plainte qui vise le SNPL est un "message assez mal venu" à deux jours de l'ouverture de nouvelles négociations entre salariés et direction.

Air France en "danger de mort". "Air France est en danger de mort comme le sont les autres compagnies européennes face à la concurrence internationale et notamment celle des pays du Golfe, explique le porte-parole du SNPL. Les efforts d'économies de la compagnie française ne suffiront cependant pas, estime-t-il. Il en appelle à "l'Etat", à la "communauté européenne" pour "rétablir une concurrence loyale".