Air France dévoile son plan d'économies

Air France va dévoiler jeudi les détails de son plan de réduction d'effectifs.
Air France va dévoiler jeudi les détails de son plan de réduction d'effectifs. © MAX PPP
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Marion Sauveur et AFP , modifié à
Pilotes, hôtesses : le groupe va détailler jeudi son plan pour supprimer plus de 5.000 postes.

Le personnel d’Air France sera fixé jeudi. A quatre jours de la publication des résultats semestriels qui s'annoncent calamiteux, la direction du groupe va exposer les détails de son plan de réduction d'effectifs Transform 2015 lors d’un comité central d’entreprise. Ensuite, les représentants du personnel seront consultés, profession par profession.

Au total, sont prévues 5.122 suppressions de postes d'ici à fin 2013 dans le cadre du plan de redressement du groupe. 1.712 correspondent à des départs naturels non remplacés et 3.410 au sureffectif estimé de la compagnie. Quels sont les types de personnels concernés ?

Les personnels au sol. C'est le plus gros bataillon qui va être impacté par les suppressions de postes. Sur les 5.122 emplois appelés à disparaître, près des deux tiers - soit 2.056 postes - concernent les personnels au sol.

La compagnie a indiqué qu’en théorie il n’y aurait pas de licenciement sec, à condition que 30% des syndicats valident les efforts demandés aux salariés. Ce qui est le cas pour les personnels au sol, catégorie la plus nombreuse et qui est dans le bas de l'échelle salariale de la compagnie, qui ont déjà approuvé les nouveaux accords de l’entreprise. Sont remis à plat les accords régissant les rémunérations, les évolutions de carrière, l'organisation du travail ou encore les temps de repos.

Les personnels navigants. 904 des 15.000 hôtesses et stewards sont menacés par ce plan. Ce qui ne choque pas du tout l'ancien ministre des Transports Dominique Bussereau, au contraire. "Quand vous prenez un vol d'une compagnie low-cost, il y a un ou deux personnels navigants en moins, ce qui ne remet pas en cause la sécurité, mais permet aux compagnies aériennes d'avoir un coût du billet deux fois moins élevé qu'une compagnie classique".

La direction, qui propose des mesures comme du temps partiel ou des congés sans solde, se veut rassurante : "nous considérons que le sureffectif chez les PNC est transitoire et peut se résorber avec un regain d'activité". "Il y a déjà des mesures d'incitation au départ à partir de 50 ans pour les PNC", rappelle Franck Mikula, délégué du syndicat Unac.

Les principaux syndicats d'hôtesses et de stewards ont rejeté jeudi le plan d'économie. "Nous allons demander une réouverture des négociations", a indiqué Jean-Marc Quattrochi, le délégué général de l'Unac d'Air France, premier syndicat des hôtesses et stewards. Mais le patron de la compagnie s'est montré ferme sur le sujet mardi : pas question pour lui de revenir à la table des négociations avec les personnels navigants commerciaux. En cas de désaccord, le texte sera tout de même appliqué "de façon unilatérale, comme le droit nous y autorise", a-t-il prévenu.

Les pilotes. La cure d'amaigrissement du plan doit aussi toucher 450 pilotes sur environ 4.400. Mais le sureffectif pourrait être en partie résorbé via des transferts à la filiale Transavia. "Pour les inciter à voler pour Transavia pendant trois ans, une prime correspondant à cinq à six mois de salaire leur a été proposée cette semaine", ont d'ailleurs indiqué jeudi des sources internes à la compagnie française.

Les adhérents du SNPL (représentant plus de 70% des pilotes) ont jusqu'au 16 août pour se prononcer. Mais l’organe de direction du syndicat à d’ores et déjà rendu un avis favorable au plan. Si ce syndicat signe, l'accord est validé. Pour autant, le deuxième syndicat du groupe - le SPAF - en désaccord avec Transform 2015, a lancé un appel à la grève jusqu’au 29 juillet. Les perturbations sont "très limitées", selon Air France.

Transform 2015 doit permettre à Air France-KLM, soumis à une vive concurrence des compagnies à bas coût sur le moyen-courrier et des transporteurs asiatiques et du Golfe sur le long-courrier, de réaliser deux milliards d'économies à l'horizon 2015. Les premières mesures - gel des salaires et des embauches - sont en vigueur depuis janvier.