Il fait perdre 2,5 millions d'euros par mois à Air France. Un avion flambant neuf est actuellement cloué sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. Si la compagnie française ne peut toujours pas le faire voler, c'est qu'elle n'est pas parvenue à trouver un accord avec un syndicat de pilote, rapporte mardi Le Parisien.
Un accord de formation non renouvelé. Depuis début mai, un Boeing 787, en provenance d'une usine américaine, est orphelin de son équipage Air France. En cause, la direction qui n'arrive pas à s'entendre avec le syndicat de pilotes SNPL. A chaque achat d'un avion, les pilotes doivent en effet être formés dessus. Or, le dernier accord de formation, signé en 2016, a pris fin le 30 avril dernier et n'a pas été renouvelé.
La direction accuse le SNPL. Selon la direction, c'est le syndicat qui est en cause dans ce conflit. Selon elle, le SNPL veut revoir les modalités concernant les retours d'expériences. Quand un vol prend fin, les pilotes font un rapport sur les problèmes qu'ils ont pu rencontrer. Quand une erreur du pilote est en cause, il peut être sanctionné si son erreur est jugée "inacceptable". Aujourd'hui, seule la direction de la compagnie peut juger de ce caractère "inacceptable". Le SNPL demande à ce que cet état des choses change en donnant aussi son avis sur les erreurs commises par les pilotes, comme c'est le cas par exemple aux Etats-Unis.
Un avion loué à une compagnie concurrente ? En attendant de sortir de ce bras de fer et histoire de limiter ses pertes financières, déjà importantes à cause des grèves à répétition, Air France envisage de louer l'appareil à une concurrente française, Air Austral. La direction va aussi chercher à retarder la livraison des prochains B787. Cette immobilisation a aussi des conséquences sur ses vols : au lieu de proposer cinq vols par mois Paris-Canton sur Boeing 787, Air France ne propose que trois vols en Boeing 777.