Affaire HSBC : Falciani avait prévenu les autorités suisses

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Hervé Falciani, à l’origine de la fuite des listings d’évadés fiscaux, affirme avoir informé les autorités suisses, en vain.

Il avait alerté les autorités suisses dès "la fin de l’été 2006". En vain. Hervé Falciani, cet ancien salarié de la banque HSBC à Genève accusé d'avoir dérobé des informations confidentielles transmises aux autorités françaises, a décidé de contre-attaquer. Ses déclarations fragilisent la Suisse, qui s’est jusque-là présentée comme victime dans cette affaire, en raison de laquelle elle a suspendu la ratification d'un accord de coopération fiscale qui devait entrer en vigueur en 2010.

"A la suite de la non-réponse de la Confédération, je démarche d'autres autorités", a expliqué Hervé Falciani dans un entretien au Figaro, justifiant ses actes par "le souci de faire évoluer le système dans le bon sens". "Mes propositions n'étaient pas entendues. Je subissais des contraintes, des pressions au sein de la banque", ajoute-t-il. Arrêté puis libéré en décembre 2008 par la police suisse, qui le suspectait d'introduction frauduleuse dans un système informatique, il contacte "directement la police judiciaire française" à son retour.

Malgré ces révélations, la Suisse demande toujours la restitution des fichiers volés. La justice française a accepté lundi de transmettre à la justice suisse les fichiers saisis en début d'année au domicile d'Hervé Falciani. "Le parquet général en liaison avec le ministère de la Justice a analysé les éléments de la demande d'entraide suisse. Il n'y a pas d'élément particulier qui conduirait à une absence de transmission", a expliqué le procureur général d'Aix-en-Provence, François Falletti.

Une décision que dénonce Hervé Falciani, qui craint que l’enquête ne soit mise entre parenthèses : "Sans mon ordinateur, il n'y a plus oeuvre de justice. Il est entre les mains des autorités judiciaires françaises avec lesquelles j'ai accepté de collaborer. Je veux la poursuite de cette enquête et je veux que soient préservés les intérêts de la France".