A350 : Airbus se réjouit d'un vol "parfait"

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Sophie Amsili , modifié à
VIDEO - Le dernier-né d'Airbus a effectué son premier vol sans encombre. L'enjeu économique était colossal.

L'événement. Journée historique pour Airbus. Huit ans après l'A380, l'avionneur européen a fait voler vendredi pour la première fois son dernier-né, l'A350. Le nouveau biréacteur long-courrier s'est élancé à 10 heures de Toulouse pour un vol d’essai de quatre heures au-dessus du sud-ouest de la France et de l'Atlantique. Il a bouclé sans encombre le vol à 14h06.

"Nous sommes à l'heure, le vol s'est parfaitement passé, on est très satisfait", s'est réjoui le PDG d'Airbus, Fabrice Brégier, peu après l'atterrissage. L'appareil pourra survoler le salon aéronautique du Bourget en fin de semaine prochaine, a-t-il précisé.

La vidéo du décollage :

>> Pour regarder l'événement ou revoir le vol, vous pouvez consulter le site d'Airbus

Airbus a annoncé le décollage réussi de l'appareil sur son compte Twitter :

... puis son atterrissage :

Des internautes ont également fait part de leurs témoignages :

Un premier vol "toujours périlleux". L'événement était scruté par tous les passionnés de l’aéronautique et du transport aérien. D'abord parce qu'un vol d'essai est "toujours périlleux", explique Bernard Chabbert, consultant aéronautique d'Europe 1. "Des batteries énormes d'ordinateurs" ont beau avoir travaillé pendant des années pour préparer l'A350 à s'envoler dans les airs, "on voit quand on procède à un nouveau vol qu'on n'est pas capable de tout modéliser, de tout prévoir. Il y a toujours des choses dans le monde réel, des choses qui différent du monde virtuel des ordinateurs. On sait que l'avion va voler et même comment il va voler dans les détails, mais malgré tout, il y a toujours des petites choses qui peuvent se produire." Ce fut d'ailleurs le cas pour le premier vol du massif A380 : "une trappe de train d'atterrissage s'était un peu coincée, ce qui avait modifié le programme du premier vol".

40.000 emplois en Europe. Quant au poids économique de l'événement, il est "colossal, et pas seulement pour Airbus". L'A350 représente l'un des grands programmes européens des décennies à venir, chiffré à 10 milliards d'euros. Il a nécessité quelque 40.000 emplois en Europe, dont 10.000 en France uniquement.

Surtout, l'enjeu se situe dans la concurrence féroce que se livrent Airbus et Boeing. L'A350 doit concurrencer les deux long-courriers stars du constructeur américain: le 787 et surtout le 777, probablement l'avion le plus rentable de l'histoire de l'aviation. Les appareils nouvelle gamme d'Airbus comptent entre 270 à 350 sièges et peuvent assurer des vols de 15.000 km."L'Airbus 350 va piétiner les plates-bandes de ces deux superstars et va très certainement leur causer pas mal de soucis", insiste Bernard Chabbert. 600 commandes ont déjà été enregistrées pour le nouvel avion et d'autres vont sans aucun doute suivre lors du Salon du Bourget qui s'ouvre lundi.

Quand pourra-t-on voler en A350 ? "Il reste maintenant toute la campagne d'essais en vol, cela représente une bonne année de travail acharné", a indiqué le PDG d'Airbus Fabrice Brégier. Objectif : une mise en service avant fin 2014.