A quoi va ressembler la BPI ?

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KEZACO - Présentation de la Banque publique d'investissement, conçue pour soutenir les PME.

Le gouvernement a signé mercredi l'acte de naissance de la Banque publique d'investissement (BPI) l’une des principales promesses de campagne de François Hollande pour soutenir les entreprises. Cet outil est très attendu par les entreprises, qui peinent à se financer auprès des banques. Mais à quoi va-t-il ressembler ?

C’est quoi une banque publique d’investissement ? La BPI sera le nouveau bras armé de la politique économique du gouvernement avec une mission simple : financer les petites et moyennes entreprises et sociétés de taille intermédiaire prometteuses. En clair, elle viendra en aide aux entreprises innovantes qui n’ont pas réussi à se financer auprès d’une banque ou n’ont pas obtenu une enveloppe assez importante pour réaliser leurs projet. Elle servira donc à promouvoir des filières d'avenir et non à sauver des entreprises en danger, comme l’a rappelé le ministre de l'Economie et des Finances Pierre Moscovici : "ce n'est pas un outil défensif, c'est un outil offensif".

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• Quel est son rôle ?  "Les missions de la banque, ce sera bien sûr de faire des prêts mais c'est aussi d'accompagner tout au long de leur vie et de leur développement chacune des entreprises, de les aider à l'export, de les soutenir à l'innovation et de favoriser partout la transition énergétique", a précisé le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. La BPI servira donc de guichet unique là où les entreprises devaient auparavant multiplier les démarches.

Quelle sera sa marge de manoeuvre ? La BPI aura "une force de frappe" de 42 milliards d'euros, a précisé mercredi Pierre Moscovici. Cette somme se répartira en trois volets : 20 milliards d'euros pour faire des prêts, 12 milliards de capacité en garanties - une forme d’assurance en cas d'impayé, de rupture de contrat ou de faillite - et 10 milliards pour investir dans le capital d’entreprises. Ces sommes, déjà provisionnées pour plusieurs structures, ont juste été redirigées vers la future BPI.

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Qui va la diriger ? Jean-Pierre Jouyet, qui dirige la Caisse des Dépôts, a été nommé président de la future structure. Il sera épaulé par Nicolas Dufourcq, actuel directeur général adjoint de Capgemini : ce dernier doit dans un premier temps définir le mode de fonctionnement de la future BPI et pourrait, ensuite, être nommé directeur général, c’est-à-dire le chef opérationnel.

Quand la BPI entrera-t-elle en action ? Le projet de loi portant création de la BPI sera voté d'ici la fin de l'année par le Parlement et le premier conseil d'administration est prévu en janvier.

Pourquoi est-elle déjà critiquée ? Parce que la BPI va reprendre des structures déjà existantes : Oséo, qui se chargeait -avec succès- de prêter de l’argent aux PME prometteuses, et la CDC Entreprises, filiale de la Caisse des dépôts. Le Fonds stratégique d'investissement, qui prend des participations dans des entreprises françaises stratégiques, va également intégrer la BPI. Toutes ces structures réunies doivent mutualiser leurs moyens mais certains dénoncent déjà une usine à gaz, jugeant que les structures existantes étaient déjà performantes.

L’autre critique concerne sa gouvernance : en regroupant tous les acteurs du soutien aux PME, les politiques réduisent les contre-pouvoirs. Or certains élus ou ministres peuvent être tentés d’intervenir pour que la BPI aide telle ou telle entreprise, même si son dossier n’est pas jugé assez bon.