A quoi sert le compte pénibilité ?

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Anne-Laure Jumet avec GM
Lancé par le gouvernement en 2015, le compte pénibilité doit prendre en compte de nouveaux critères à partir du 1er juillet.

Le Medef a décidé de se lancer dans un bras de fer avec le gouvernement au sujet du compte pénibilité. Six nouveaux critères devaient s'appliquer le 1er juillet, comme le port de charges lourdes, le bruit, ou encore les postures pénibles, mais Pierre Gattaz l'a dit : le Medef n'appliquera pas le compte pénibilité car c'est techniquement impossible notamment pour les petites entreprises. Une position inacceptable pour la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine, selon qui "le Medef ne peut choisir les lois qu'il applique". Europe 1 fait le point sur les modalités d'usage du compte pénibilité.

Trois millions de personnes concernées. Le compte pénibilité concerne, selon le gouvernement, trois millions de personnes et est déjà actif depuis 2015 pour quatre critères. Le travail de nuit et le travail répétitif sont notamment inclus. Depuis sa mise en place, 26.000 entreprises ont rempli des fiches d’exposition pour 500.000 salariés. Grâce à ce compte, le salarié dispose ensuite de trois options. Il peut notamment partir plus tôt à la retraite, jusqu’à deux ans avant la date prévue.

Trois options pour l'utiliser. Autre solution proposée, une réduction du temps de travail. Autrement dit, un passage d'un temps plein à un temps partiel, mais en conservant le même niveau de revenu et ce au maximum pendant une durée de deux ans. Enfin, la troisième option permet d'utiliser le compte pénibilité pour se former et se réorienter vers un emploi moins exposé à des facteurs à risque. Avec cette mesure, un peintre en bâtiment pourrait par exemple suivre une formation pour devenir commercial.

Jusqu'à 100 points. Avec le compte pénibilité, le salarié choisit le moment et la manière dont il veut utiliser ces avantages. Pour cela, il doit utiliser les points cumulés chaque année sur son compte pénibilité. S'il est exposé à un critère de pénibilité, le travail de nuit par exemple, il engrange quatre points par an. S'il est exposé à deux facteurs ou plus, le salarié peut gagner huit points. Au maximum, ce compte peut engranger 100 points. C'est la caisse d'assurance vieillesse qui communique tous les ans au salarié du nombre de points obtenus, sur la base des déclarations faites par l’entreprise.