À mi-parcours, les soldes déçoivent les commerçants

© IROZ GAIZKA/AFP
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Mélanie Nunès et B.B
Malgré des démarques très importantes, les petits commerces tirent la langue.

À mi-parcours, les soldes perdent déjà de leur dynamisme. Problème d'adaptation ou de calendrier, les professionnels divergent sur l'analyse. Mais le constat est là : la période de frénésie semble bel et bien terminée. Désormais à mi-parcours des soldes d'hiver, l'institut Toluna publie un sondage pour le magazine LSA et dresse un premier bilan. Résultat: un démarrage plutôt encourageant avec une fréquentation supérieure à l'année précédente sur les deux premières semaines. Certaines enseignes ont profité de l'ouverture dominicale pour attirer les consommateurs, avec un Français sur trois ayant acheté pendant les deux premiers dimanches.

"Les soldes d'hiver 2016 risquent de décevoir". Malheureusement cela n'a pas duré. À la fin de la troisième semaine, la fréquentation ralentit et passe en dessous de celle de 2015. "À moins d'un grand sursaut dans les prochaines semaines, les soldes d'hiver 2016 risquent de décevoir, notamment le commerce traditionnel", commente Philippe Guilbert, directeur général de Toluna.

"Je sens les gens un peu blasés". L'écriteau "nouvelle démarque" a beau barrer la moitié de la vitrine du magasin de pulls, les clients ne se pressent pas. La responsable, Corinne Blondel, a vu ses ventes chuter d'au moins 30 % par rapport aux soldes de l'hiver dernier : "c’était très calme. Sur mon cahier, j’ai beaucoup moins que l’année dernière, au moins 30 à 40%. C’est énorme ! Des promotions, il y en a toute l’année maintenant, donc je sens les gens un peu blasés".

Pour les magasins indépendants, comme la maroquinerie de Géraldine Tridon, les coupables sont les grandes marques  qui ont bradé trop vite.... sans laisser d'espace aux petites boutiques : "toutes les enseignes avaient beaucoup de stocks à liquider donc ils ont fait des démarques très agressives : 50, 60 ou 70% et nous, on ne peut pas se permettre de faire des démarques aussi importantes, donc nos soldes ont moins bien fonctionné".

"Ils prennent la confiance !" Les doudounes à 50 euros et les jeans à 30 euros ne suffisent à attirer le chaland dans l'enseigne de Mike Galasso. Un client sur trois repart sans rien, et ceux qui restent négocient des rabais en plus des soldes : "il y a souvent des clients qui nous demandent si on ne peut pas faire un petit geste, alors que c’est déjà bas. Ils prennent la confiance !" Et ça marche ? "Parfois oui, on enlève 5 ou 6 euros. Mais ils nous demandent encore plus…".  Du coup, Mike a prévu de baisser une troisième fois ses prix demain pour éviter des négociations interminables.