A Berlin, on s'inquiète pour la France

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Sophie Amsili , modifié à
Pour l'ancien chancelier Gerhard Schröder, Paris envoie de "mauvais signaux".

Gerhard Schröder semble avoir dit tout haut ce que l'élite outre-Rhin pense tout bas. Et l'ancien chancelier allemand social-démocrate n'a pas mâché ses mots pour critiquer la politique de François Hollande : "Les promesses de campagne du président français finiront par se fracasser sur le mur des réalités économiques", a-t-il lancé lors d'un colloque organisé par l'institut  du milliardaire Nicolas Berggruen, selon Le Figaro.

Le décret qui avance l'âge de la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler jeunes ? "Un mauvais signal", juge Gerhard Schröder. Les hausses d'impôts ? Elles vont faire fuir les capitaux. Le tabloïd allemand Bild s'interroge carrément : "La France va-t-elle devenir la nouvelle Grèce ?" Et de mettre sur la table les chiffres : 25% des jeunes Français au chômage, 5% de déficit budgétaire, une croissance nulle, le climat des affaires à un plus bas de trois ans, l'industrie automobile en crise sévère… Au lieu d'abolir les 35 heures, François Hollande a augmenté les impôts sur les particuliers et les entreprises. "Mais cela étouffe la consommation et l'investissement", juge le quotidien.

"Homme malade de l'Europe"

Alors Gerhard Schröder s'impatiente : où sont les vraies réformes ? L'ancien chancelier a lancé en 2003 une série de réformes impopulaires dans son pays pour, entre autres, rendre plus flexible le marché du travail. Des sacrifices jugés nécessaires pour relancer la croissance en Allemagne, alors qualifié d'"homme malade de l'Europe". Pour Schröder, c'est la France qui est malade aujourd'hui.

"Le plus grand problème réside en Espagne, en Italie, mais aussi, je le dis discrètement, en France. Cela pourrait devenir un problème qui ne serait pas mineur", juge l'ancien chancelier cité par Le Monde. Lorsque la sanction des marchés financiers tombera, Paris pourrait avoir bien du mal à se refinancer, prévient-il.

Dans son édito, Axel de Tarlé revient sur les inquiétudes du Bild :

 

Eric Le Boucher s'inquiète de son côté de la promesse de François Hollande d'une reprise au deuxième semestre 2013 :