Medef : Parisot est (bien) candidate

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Thomas Morel , modifié à
INTERVIEW E1 - La "patronne des patrons" confirme sa candidature. Sous conditions.

Cette fois, c'est officiel : Laurence Parisot entend bien briguer un troisième mandat à la tête du Medef. Dans un entretien accordé au Monde, elle confirme ainsi ce que beaucoup pensaient déjà, expliquant avoir "l'audace d'espérer pouvoir soumettre (sa) candidature à un troisième mandat". Si une "évolution de statut me permettait de briguer un troisième mandat, oui, je serais heureuse de le faire", a-t-elle tenu à préciser quelques minutes plus tard au micro d'Europe 1.

"J'ai une vision à exprimer" Cette candidature se justifie, selon elle, par la fragilité de l'économie française. "Ma motivation est liée à la situation de notre pays, à son avenir, et au rôle potentiellement décisif des entrepreneurs", explique-t-elle au Monde.

Selon Laurence Parisot, son expérience à la tête du Medef, qu'elle dirige depuis huit ans, lui donne la stature nécessaire pour faire entendre la voix des chefs d'entreprise. Une position qu'elle avait défendue vendredi matin sur Europe 1 : "J'ai des choses à dire, j'ai une vision à exprimer pour l'avenir de notre pays, pour les conditions qu'il conviendrait de déployer pour la santé de nos entreprises et pour la création d'emplois."

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Elle s'appuie sur son bilan. Au-delà de ce programme, Laurence Parisot défend aussi son bilan à la tête du Medef pour justifier sa candidature. " Nous étions bloqués depuis des décennies dans une philosophie de l'antagonisme. Nous en sommes sortis grâce au paritarisme", explique-t-elle au quotidien du soir. C'est notamment le cas de l'accord sur la flexibilité de l'emploi, signé le 11 janvier dernier et qui doit être présenté mercredi prochain en Conseil des ministres. " De telles avancées reposent sur un équilibre fragile, et il ne faudrait pas le rompre".

Parisot

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Mais pourra-t-elle vraiment être candidate ? Pour se présenter, Laurence Parisot devra toutefois surmonter un obstacle de taille : les statuts du Medef. Le président ne peut en effet normalement exécuter que deux mandats. Laurence Parisot a donc demandé à faire changer les règles du jeu. Une décision décriée par beaucoup, qui y voient un "coup d'Etat à la Poutine".

"Si le conseil exécutif préconise une évolution des statuts et que de surcroît cette évolution de statut me permettait de briguer un troisième mandat, oui, je serais heureuse de le faire. Mais, vous voyez, il y a beaucoup de 'si' avant qu’une telle éventualité puisse se réaliser", a-t-elle pris la précaution de détailler au micro d'Europe 1. Avant de se défendre : "C’eut été encore plus choquant, juste après une réélection, de dire ‘vous venez, chers électeurs, de m’élire pour trois ans, peut-être qu’il faudrait rallonger cette durée'. Donc, il n’y a jamais de bon ou de mauvais moment. Au fond, il faut bien comprendre aussi que c’est le signe d’une institution démocratique vivante que de réfléchir à son fonctionnement, à son organisation", a-t-elle encore argumenté.