Etude sur les émotions : les chercheurs lâchent Facebook

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www.boursier.com , modifié à
La revue qui a publié cette étude très controversée au mois de juin a en effet décidé de se défendre dans un éditorial.

Après les utilisateurs, c'est au tour des chercheurs de critiquer les méthodes de Facebook, englué dans la controverse après son étude sur la "contagion émotionnelle". Les Comptes rendus de l'Académie nationale des sciences (PNAS), la revue qui a publié cette étude au mois de juin, a en effet décidé de se défendre dans un éditorial. Bien que Facebook n'ait pas techniquement dérogé aux les règles appliquées à la recherche sur des humains, le journal remarque que l'étude menée par le réseau social "pourrait avoir eu recours à des pratiques qui ne sont pas pleinement compatibles avec les principes d'obtention d'un consentement éclairé, permettant aussi aux utilisateurs de ne pas participer". Les "cobayes" n'auraient donc pas été informés de cette étude, ce qui n'est pas conforme à la politique de la revue... Deux enquêtes en cours Menée en janvier 2012 conjointement par Facebook et des scientifiques, cette étude avait pour objectif de mesurer, au moyen de modifications dans les algorithmes, l'impact de la diffusion de messages négatifs ou positifs sur les utilisateurs. Les émotions de 689.000 personnes, choisies au hasard, ont ainsi été passées au crible. Les ennuis de Facebook pourraient ne pas s'arrêter là. Alors que cette étude est accusée d'avoir violé les règles de protection de la vie privée, les autorités de régulation américaines ont été saisies, et du côté de la Grande-Bretagne, le régulateur Information Commissioner's Office (ICO) a annoncé qu'il allait enquêter. Face à l'émotion suscitée par l'annonce de cette étude, plus de deux ans après les faits, la numéro deux de Facebook, Sheryl Sandberg, a fait son mea culpa. "Cette expérience faisait partie des recherches en cours afin de tester différents produits, et rien de plus, mais elle a fait l'objet d'une mauvaise communication", a-t-elle expliqué lors d'un déplacement à New Delhi, citée par le 'Wall Street Journal'. "Et pour cette communication, nous présentons nos excuses, car le but n'était pas de blesser qui que ce soit", a-t-elle poursuivi, dans ce qui constitue le premier commentaire officiel de l'entreprise depuis les révélations sur cette étude controversée.