185.000 chômeurs de plus en 2013 ?

Le déficit de l'assurance chômage sera cette année plus élevé que prévu selon l'Unedic
Le déficit de l'assurance chômage sera cette année plus élevé que prévu selon l'Unedic © MAX PPP
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avec agences , modifié à
C'est la sombre prévision prononcée par l'Unedic, le gestionnaire de l'assurance chômage.

Le chiffre. La courbe annuelle du chômage ne s'inversera pas en 2013, loin de là. L'Unedic, le gestionnaire de l'assurance chômage, a livré lundi une bien sombre prévision : il y aura 185.500 chômeurs classés catégorie A de plus au terme de l'année prochaine. Des prévisions plus pessimistes que  les précédentes, puisque l'Unedic ne tablait "que" sur 124.700 chômeurs supplémentaires en septembre dernier.

Combien de chômeurs au total? Le nombre de demandeurs d'emploi atteindrait 3.328.300 fin 2013 contre 3.142.800 fin 2012 en catégorie A en France métropolitaine. En ajoutant les catégories B et C, le nombre de chômeurs atteindrait 4.871.600 fin 2013 après 4.636.700 fin 2012, soit 234.900 de plus.

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Une cause : la croissance en panne. Ces nouvelles prévisions s'appuient sur la prévision d'une croissance économique de 0,1% en 2013, issue d'un consensus d'économistes, contre 0,5% prévu auparavant. Mais le gouvernement, lui, continue de prévoir une hausse du PIB de 0,8%.

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Une conséquence : l'explosion du déficit. Qui dit hausse des chômeurs dit hausse des indemnisations qu'il faudra leur verser. L'Unedic s'attend donc à une explosion du déficit de l'assurance chômage. Elle prévoit désormais un déficit de 2,7 milliards d'euros en 2012 et de 5,0 milliards en 2013, qui porteront sa dette à 13,8 milliards fin 2012 et 18,6 milliards fin 2013. Elle tablait encore en septembre sur un déficit de 2,6 milliards d'euros en 2012 et de 4,1 milliards en 2013.

Quid de l'accord sur l'emploi ? Ces prévisions ne tiennent pas compte des mesures sur le marché du travail annoncées vendredi, au terme du marathon de négociations entamé en octobre par les partenaires sociaux. L'accord prévoit par exemple qu'une entreprise puisse baisser les  salaires pendant deux ans en cas de crise, ou encore une simplification des licenciements, mesures censées combattre l'appréhension à l'embauche des employeurs. "Celui-ci devrait être bénéfique. Mais il faut être lucide, cela présuppose un retour à la croissance et des changements du comportement des entreprises, qui ne vont pas se faire sur un claquement de doigt", estime le président de l'Unedic, Jean-François Pilliard.