Qualité de vie au travail : il y a trop de bruit autour de moi, que faire ?

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Sur un chantier, dans un "open space" ou dans un salon de coiffure, le bruit peut porter atteinte à la qualité de votre travail comme à votre santé.

Comment lutter contre la pollution sonore dans notre espace de travail ? En cette semaine de la qualité de vie au travail, la question se pose tout particulièrement. À en croire un sondage Opinion Way, 60% des Français se plaignent du bruit au travail. Manque de concentration, fatigue plus élevé, troubles du sommeil, stress et même, problèmes cardiaques… Les conséquences qu’un environnement professionnel trop bruyant peut avoir sur notre productivité, notre bien-être et notre santé sont nombreuses. Peu de secteurs sont épargnés : du BTP à l’industrie en passant par le travail en "open space", les cabinets de dentistes ou même les salons de coiffure… De multiples professions sont exposées à la pollution sonore. Comment faire face ? Si la réponse ne dépend pas toujours de nous, il est toujours bon d’avoir quelques principes en tête.

1) Connaître le droit

Si l'employeur ne respecte pas le droit, l’employé peut se rapprocher des organisations syndicales ou des ressources humaines pour le contraindre à se mettre aux normes. L'exposition des travailleurs est en effet réglementée par le code du travail (articles R4431 et R4437). Concrètement, l’employeur doit régulièrement procéder à une évaluation du niveau du bruit. Au-dessus d’un volume (même ponctuel) de 80 décibels, il doit mettre à disposition des salariés des "protecteurs individuels contre le bruit" (PICB), comme des casques de chantier par exemple.

Concrètement, 80 décibels, cela correspond environ à une cantine scolaire bien remplie, à un concert de musique classique ou à l’intérieur d’un métro, par exemple. À partir de 85 décibels (le bruit d’une tondeuse à gazon par exemple), les PICB sont même obligatoires. Et un environnement de travail ne doit jamais dépasser 87 décibels (le bruit d’une moto à deux mètres) après atténuation par le casque.

2) Se procurer des protecteurs

Mais le bruit peut aussi s’avérer très perturbant en dessous de 80 décibels. Songez, par exemple, que le bruit d’un aspirateur, d’une imprimante ou d’une sonnerie de téléphone ne représente "que" 65 décibels. Et c’est encore moins pour un brouhaha ambiant qu’un salarié travaillant en "open space" peut entendre de manière quasi-continue. Il peut alors être utile de se procurer des protecteurs.

De simples boules de cire que vous pouvez acheter en pharmacie peuvent réduire le volume sonore de 27 décibels. Et si ces petits bouchons ne s’adaptent pas bien à votre oreille, vous pouvez facilement acheter sur internet (pour moins de 10 euros) un casque anti-bruit qui aura le même effet et s’adaptera à toutes les morphologies. Il existe également des technologies extrêmement efficaces, qui peuvent par exemple atténuer le son du "brouhaha" de vos collègues tout en vous permettant d’entendre la voix de votre patron qui vous parle, mais cela est généralement beaucoup plus cher. Le casque "Tilde" de la marque française Orosound, par exemple, vaut 300 euros. Cela peut valoir le coup d’en parler à votre employeur : ce casque permet d’accroître la concentration  sans diminuer l'attention aux sons "importants".

3) Sachez trouver les mots pour aborder vos collègues "bruyants"

Il suffit aussi parfois de quelques mots pour faire prendre conscience à vos voisins de bureau qu’ils parlent trop fort, qu’ils ne sont pas obligés d’écouter leur musique sans casque ou que leurs commentaires sur leur dernier week-end sont très intéressants mais que là, vous avez un dossier urgent.

"Mieux vaut lui parler. Ne dramatisez pas, gardez le sourire et dites-lui simplement que cela vous gêne", suggère le magazine Capital. Et de poursuivre : "Provoquez un dialogue, surtout sans témoin, qu'il ne se sente pas sur le gril. Cet échange permettra de passer d'une logique de position (‘Tu fais du bruit, ce n'est pas possible’) à une logique de besoin (‘Il me faut un minimum de silence pour me concentrer’). Par la suite, on peut convenir - sans en abuser - d'un code d'alerte, d'un signal amiable dès que le problème revient. Il est crucial de trouver une solution ensemble, de façon coopérative." Mais le message ne passera qu’à une seule condition : que vous soyez irréprochable vous-même.