Nos conseils pour choisir un bon sophrologue

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Stress, anxiété, trouble du sommeil… La sophrologie vise autant le bien-être de la personne qu’une meilleure connaissance de soi. Encore faut-il trouver le bon praticien.

Vous avez le trac avant un événement important ou vous êtes de nature stressée ? Vous rencontrez des troubles du sommeil ? Des problèmes de libido ? Des phobies ? Et si vous essayiez la sophrologie ? Cette discipline vise autant à procurer un état de bien être en toute situation qu’à amener à une meilleure connaissance de soi. Si elle peut se pratiquer en solitaire, il est tout de même recommandé de se faire accompagner pour débuter. Mais comment choisir son sophrologue ? Europe 1 vous liste les quelques questions à vous poser.

#LES QUESTIONS À SE POSER AVANT D’ALLER VOIR UN SOPHROLOGIE

  • Au fait, c’est quoi la sophrologie ?

S’il existe plusieurs organisations de sophrologie en France, toutes sont censées respecter un tronc commun de techniques, codifiées dans les années 60 par le psychiatre espagnol Alfonso Caycedo. Ce dernier a mis au point un ensemble de méthodes de relaxation, de respiration, de mouvements corporels, de décontraction musculaire et de "visualisation" de pensées, dont le but général est d’amener le "sophronisant" à se concentrer sur ses pensées positives et à s’en nourrir pour avancer dans la vie et mieux se connaître. Plus d’infos dans notre article ici.

  • En ai-je vraiment besoin ?

Un sophrologue n’est pas un médecin. En aucun cas, il ne peut délivrer de diagnostic ou prescrire un traitement. La première question à se poser est donc : existe-t-il un traitement de médecine conventionnelle pour mon problème de santé ? 

  • A-t-il une existence légale ?

Assurez-vous que le cabinet du praticien est bien légalement enregistré, qu’il ne pratique pas clandestinement. Pour cela, vous pouvez appeler la préfecture ou regarder sur le site infogreffe.fr.

# LES QUESTIONS QUE VOUS POUVEZ LUI POSER

  • Comment travaille-t-il ?

N’hésitez pas à demander au praticien quelles sont ses méthodes de travail, pour vérifier qu’il respecte les quelques règles de base de la sophrologie. Un sophrologue n’est ni un analyste, ni un professeur. Il doit utiliser uniquement des techniques verbales (il ne vous touchera jamais) et laisser son client s’exprimer, sans interprétation de ses propos et sans donner de leçons.

Dans un cabinet de sophrologie, vous pouvez être debout ou assis. Si des variantes peuvent exister, une séance "type" se déroule en quatre temps. Un dialogue se noue d’abord, sur les raisons qui ont poussé le "sophronisant" à venir et sur le déroulé de la séance. Le "sophronisant" effectue ensuite un certain nombre d’exercices de relaxation, guidé par la voix du praticien. Puis il visualise des "pensées positives" (un endroit calme par exemple), toujours guidé par la voix du sophrologue. Enfin, le "sophronisant" s’exprime sur ce qu’il a ressenti pendant les exercices.

Une séance dure en moyenne une heure tout seul, et 1h30 en groupe.

  • Quel prix pratique-t-il ?

En province, les coûts d’une séance de sophrologie oscillent généralement entre 30 euros et 40 euros, là où ils peuvent aller jusqu’à 60 voire 80 euros à Paris. Des tarifs élevés signifient parfois que le praticien a une spécificité, qu’il y a un domaine dans lequel il se distingue. N’hésitez donc pas à lui poser la question. S’il est incapable de vous répondre là-dessus, passez votre chemin. À noter que certaines mutuelles proposent un remboursement total ou partiel.

  • Combien de temps cela va-il durer ?

Après lui avoir présenté les raisons qui vous ont poussé à venir, n’hésitez pas à demander au praticien la durée totale de votre accompagnement. En moyenne, le suivi s’étale sur deux à quatre mois (8 à 12 séances) en fonction des besoins du client. Parfois, cela peut prendre un ou deux ans si l’objectif est plus ambitieux ou plus général (avoir confiance en soi, mieux se connaître etc.). "De manière générale, dès qu’on ne ressent plus que l’on est en progression, cela vaut le coup de faire un point avec son sophrologue et de se poser la question d’arrêter", ajoute Catherine Aliotta, présidente de la Chambre syndicale de la sophrologie, contactée par Europe 1.

  • Quelle est sa formation ?

En France, n’importe qui peut se prétendre sophrologue et s’enregistrer au registre du commerce. Vérifiez donc (sur son site ou en lui posant la question) que le praticien a bien reçu une formation. Et demandez-lui, surtout, combien d’heures de formation il a suivi. En moyenne, les écoles de formations françaises les plus installées proposent minimum 300 heures pour former pleinement un sophrologue, même si les techniques de base peuvent s’apprendre beaucoup plus facilement. Tout dépend, donc, de vos besoins : pour gérer votre trac avant un examen, par exemple, pas besoin d’aller voir un sophrologue qui a fait trois ans d’étude. Mais si votre problème est plus profond, plus il est formé, mieux c’est.

Au-delà du nombre d’heures, difficile de s’y retrouver dans la longue liste des écoles de formation. Il n’existe en effet aucun diplôme national reconnu par l’Etat, de type Licence ou Master, en sophrologie. En revanche, le métier de sophrologue est inscrit au Répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). Et plusieurs formations, respectant certains critères établis par le ministère du Travail (accueil des clients, établissement d’un protocole etc.), permettent au praticien d’être certifié RNCP. Généralement, les praticiens certifiés RNCP l’affichent sur leur site internet ou dans leur cabinet et vous pouvez donc vérifier facilement. À noter également que l’université de Lille (la seule en France) délivre un diplôme universitaire (DU) pour devenir sophrologue certifié RNCP.

Un praticien qui n’est pas certifié RNCP n’est toutefois pas forcément un mauvais praticien : certaines formations, pourtant sérieuses, ne donnent pas accès à cette certification. La raison ? Elles se revendiquent de la "sophrologie caycédienne" et n’ont, à ce titre, pas le droit à la certification. La "sophrologie caycédienne" est en effet une marque déposée par la société Sofrocay, créée par le fondateur de la sophrologie. Cette société étant basée à l’étranger (à Andorre), les formations qui y sont affiliées  n’ont pas le droit d’être certifiées en France.

#LES QUESTIONS POUR S’ASSURER QU’IL NE S’AGIT PAS D’UN CHARLATAN 

La sophrologie, qui n’a encore fait l’objet d’aucune étude scientifique d’ampleur pour le moment, est régulièrement mentionnée par des notes du ministère de la Santé ou de la Mivilude (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) alertant sur les risques de "charlatanisme".

Sur son site internet, la Miviludes met à disposition une série de critères pour repérer les risques de dérives sectaires. Le sophrologue vous promet-il une guérison miraculeuse ? Remet-il en cause les traitements de la médecine conventionnelle, comme les vaccins ou les médicaments ? Tente-t-il de vous donner des explications sur une pathologie (en usant souvent d’un vocabulaire pseudo-scientifique) ? Vous propose-t-il de régler à l’avance (après une séance gratuite par exemple) ? Vous fait-il acheter du matériel ? Vous reproche-t-il d’arrêter le suivi ? Si la réponse à ces questions est oui, mieux vaut passer votre chemin.

#VOUS N’ARRIVEZ TOUJOURS PAS A VOUS DÉCIDER ?

Plusieurs critères beaucoup plus subjectifs peuvent rentrer en ligne de compte. La voix du praticien, son attitude, la localisation et la disposition de son cabinet. "Il y a une part de feeling, vous devez choisir le praticien avec lequel vous vous sentez le plus à l’aise", suggère Catherine Aliotta. Et de conclure : "N’hésitez pas à aller en voir plusieurs, à comparer. Et à arrêter si cela ne vous convient pas".

 

Les trois informations à retenir

1 - La sophrologie ne remplace pas un traitement médical, demandez-vous donc si vous en avez besoin

2 - Vérifiez que le praticien a bien une existence légale et qu’il a suivi une formation avant de vous lancer. N’hésitez pas à comparer

3  - Le risque d’être confronté à un charlatan n’est pas exclu. Vérifiez donc via le site de la Mivilude que le praticien n’entre pas dans les critères de risque de dérives sectaires