Maux de tête, lombalgies… Ce qu’il faut savoir avant d’aller voir un ostéopathe

Selon un sondage Ifop de 2016, 63% des Français ont déjà consulté un ostéopathe.
Selon un sondage Ifop de 2016, 63% des Français ont déjà consulté un ostéopathe. © JEAN-PIERRE MULLER / AFP / Europe 1
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L’ostéopathie est une pratique médicale non conventionnelle utilisée pour de nombreux maux. Mais elle doit encore être abordée avec prudence.

Pour traiter un mal de dos, de tête, de cou, des problèmes de digestion ou face à des pertes d’équilibre répétées… Peut-être avez-vous déjà songé à aller voir un ostéopathe. Et vous n’êtes pas seul : selon un sondage Ifop de 2016, 63% des Français en ont déjà consulté un. Pour quel résultat ? 90% jugent leurs soins efficaces et 91% ont une bonne image de la profession. Belle performance pour une pratique qui était encore illégale il y a à peine 15 ans.

Ce succès ne doit toutefois pas masquer les appels à la prudence de certains médecins : l’ostéopathie reste une pratique thérapeutique dite "non conventionnelle" (ce n’est pas, à proprement parler, de la médecine) et elle doit encore être abordée avec prudence. Europe1.fr résume les quelques questions à se poser avant d’aller voir un ostéopathe.

L’ostéopathie, qu’est-ce que c’est ?

Fondée en 1874 par le médecin américain Andrew Taylor Still, l'ostéopathie est un ensemble de techniques manuelles visant à "la conservation ou la restauration de la mobilité physiologique des différentes structures de l'organisme".  En clair, il s’agit d’une pratique traitant de problèmes mécaniques au niveau du squelette, des viscères et du crâne. Les ostéopathes considèrent le corps comme un tout, et qu’un problème sur une de ses parties (colonnes vertébrales, vertèbres, crâne, muscles, intestin…) peut entraîner des répercussions sur l’ensemble.

"Toute séance commence par un questionnaire durant lequel l'ostéopathe répertorie les troubles du patient et fait un bilan de ses antécédents (opérations, fractures, chocs, maladies). Au-delà du symptôme, il s'intéresse à l'histoire du corps, à des traumatismes plus anciens qui seraient passés inaperçus. Il palpe ensuite le corps, à l'affût de tout signal d'alarme que peuvent percevoir ses mains (chaleur, froid, rigidité, déplacement, douleur) et effectue des poussées, tractions et rotations afin de corriger le défaut", décrit l’Onisep, le répertoire des métiers français.

L’ostéopathe, qui ne travaille qu’avec ses mains, a parfois aussi recours à des massages ponctuels, des étirements, et son travail se fait à base de manipulations douces, lentes, sans violence.

Quand dois-je aller voir un ostéopathe ?

Un médecin peut être ostéopathe. Mais un ostéopathe n’est pas forcément un médecin. Conséquence : si vous avez un problème de santé, allez d’abord vous faire diagnostiquer par un médecin. Cette notion est d’une importance cruciale, car un ostéopathe non médecin ne détectera pas forcément une maladie grave. Or, un mal de dos chronique ou des maux de tête peuvent parfois cacher des cancers ou de très lourdes pathologies.  

L’ostéopathe peut toutefois venir soulager (voire guérir) un certain nombre de maux liés aux articulations et aux os. Les études scientifiques les plus précises portent sur les lombalgies (voire les hernies discales) : au bout de trois mois à un an, un suivi par un ostéopathe serait pour certains très efficace. L’ostéopathie est aussi conseillée pour les problèmes de cervicales (les os du cou). Et certaines études suggèrent qu’elle peut avoir un effet bénéfique pour certains maux de tête, pour des problèmes de digestion, de stress, de dépression voire des troubles de l’équilibre. Enfin, l’ostéopathie est parfois conseillée pour apaiser des douleurs musculo-squelettiques chez des femmes enceintes. Mais il est dans ce cas vivement recommandé (plus que pour le reste !) d’aller voir votre médecin pour s’assurer qu’il n’y a pas de contre-indication vis-à-vis de votre grossesse.

Aucun de ces bienfaits n’a été prouvé avec certitude, et certains chercheurs pensent que l’effet placebo suffit à les expliquer. Ce qui ne veut pas dire que ces bienfaits n’existent pas. Comme pour beaucoup de médecines dites "douces", beaucoup de choses restent encore à démontrer !

Comment choisir son ostéopathe ?

Pas moins de 26.000 ostéopathes exercent en France, issus de près de 70 centres de formation. Et tous n’ont pas le même profil. Certains sont médecins, d’autres simples professionnels de santé (kinésithérapeutes ou infirmiers), d’autres ne sont ni l’un ni l’autre.

Avant de choisir un ostéopathe, vérifiez d’abord (en lui demandant quelle école il a faite ou en regardant sur son site s'il en a un) qu’il a bien suivi une formation agréée par le ministère de la Santé. Mais regardez surtout le nombre d’heures (d'étude et de pratique) proposées par son école de formation. En France, le minimum légal pour un non professionnel de santé est de 2.660 heures sur trois années d'études à temps plein. Mais l’Organisation mondiale de la santé préconise plutôt d’avoir suivi au moins 4860 heures de formation avant d’exercer (soit, en gros, un bac +5). Si vous avez la possibilité de comparer, optez donc pour celui qui a le plus d’heures au compteur !

Pour les ostéopathes qui sont aussi des professionnels de santé, l’OMS ne fait pas de recommandation particulière. Vérifiez donc qu’ils respectent au moins le minimum légal de formation : 436 heures pour les médecins, 1252 heures pour les non médecins (kinés ou infirmiers). Et dites-vous que plus il est formé, mieux ce sera.

Côté prix, les tarifs des ostéopathes sont totalement libres, mais le coût moyen d’une consultation varie entre 40 et 80 euros.