Mariage : les questions à vous poser pour vivre une cérémonie qui vous ressemble

© JANEK SKARZYNSKI / AFP / Europe 1
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La saison des mariages est lancée. Face à la pression des parents, des traditions ou tout simplement au manque d’imagination, il n’est pas toujours facile de trouver des alternatives aux cérémonies "classiques".

Le mois de mai a démarré… et avec lui la saison des mariages ! Plus de six mariages sur dix se font entre le mois de mai et le mois d’août. Mais comment être certain de vivre la cérémonie de ses rêves ? Comment choisir un mariage qui nous ressemble vraiment ? En France, chaque année, plus de 200.000 personnes se marient en mairie. Et, même si le chiffre est en forte baisse sur 20 ans, plus d’un tiers des futurs époux fait encore le choix de se marier dans une église (alors que seuls 4,5% des Français vont à la messe au moins une fois par mois).

La pression de la famille, le poids des traditions dans les esprits ou tout simplement le manque d’imagination font qu’il est parfois difficile de concevoir des alternatives aux cérémonies dites "classiques", même si l’on ressent des envies d’originalité. Comment trouver l’inspiration ? Europe 1 a demandé à Florence Servan-Schreiber, conférencière spécialiste en psychologie positive et auteure de Notre mariage, se marier autrement, Comment inventer une cérémonie civile ou religieuse.

Quel est l’intérêt d’une cérémonie ? Qu’est-ce qui peut nous motiver à vouloir en "inventer" une, pour reprendre les termes de votre ouvrage ?

Ce qui est important dans le mariage, c’est la notion de passage, celui d’un statut à un autre, d’un état de célibataire à un état de couple. Le mariage est une proclamation publique de cet état. Aujourd’hui, il n’existe plus beaucoup de cérémonies de passage. Nous avons le bac, les diplômes… Mais c’est à peu près tout. Or, nous continuons à en avoir besoin.

Lorsque l’on n’est pas croyant, ou lorsque les deux personnes du couple ne croient pas en la même chose et ne veulent pas imposer une cérémonie religieuse, il reste le mariage civil, en mairie. Mais celui-ci reste très technique, administratif, et il manque de symboles.

Dans ce cas, vers quoi se tourner pour chercher ces symboles ? Pour se construire une cérémonie de passage qui nous ressemble ?

Il y a myriade de traditions, locales, religieuses, étrangères, dans lesquelles on peut piocher. En Provence, par exemple, une tradition consiste à ce que tous les habitants du village tiennent un ruban : les mariés doivent alors le couper et passer de l’autre côté, c’est un passage !

La première étape est donc de se renseigner et de se demander quels sont les symboles qui nous parlent. Par exemple : a-t-on vraiment envie d’une alliance ? Il s’agit d’une bague, donc d’un cercle, qui peut représenter l’infini et, donc, un engagement à vie. De jeter du blé ? Ce dernier peut représenter la fertilité. D’une robe blanche ? Si elle représente la pureté dans certaines cultures, elle peut représenter le deuil dans d’autres. En multipliant les informations de ce type, on peut décider de ce  qui nous touche. L’idée n’est pas de recopier, mais de s’inspirer. Les êtres humains ont été très créatifs par le passé. Dans les livres, en interrogeant votre entourage, vos propres envies, vos rêves… Vous n’êtes pas obligé de dupliquer intégralement une tradition, mais de piocher à droite à gauche des symboles et des idées qui ont du sens pour vous.

" Un mariage peut aussi être l’occasion de vous demander quelle part de vos traditions, de votre histoire familiale vous avez envie de perpétuer "

La deuxième étape, c’est donc de se servir de ces informations pour concevoir une cérémonie qui vous parle, qui parle au couple. La seule clé de la réussite, à mon sens, c’est l’émotion que ressentent les mariés. Selon moi, un mariage est réussi lorsque les deux ont été touchés par quelque chose qui les a reliés l’un à l’autre.

Quelles places doivent avoir nos proches dans le choix de la cérémonie ? Comment composer avec la pression et aux attentes de la famille, des parents, des amis… ?

Tout d’abord, dites-vous que ce mariage, vous ne le vivrez qu’une seule fois dans votre vie. Restez ferme, ce qui compte, c’est ce que veulent les futurs mariés.

Un mariage peut aussi être l’occasion de vous demander quelle part de vos traditions, de votre histoire familiale vous avez envie de perpétuer. Lors de mon propre mariage, mon beau-père a récité une prière juive, ma mère, féministe, a proclamé des poèmes en hommage aux ‘déesses de la terre’ et mon père nous a fait une improvisation car c’est ça, son truc. Cela a donné quelque chose d’intéressant.

Vos proches peuvent tout à fait prendre une place importante. Les traditionnels discours de vos amis, par exemple, peuvent ponctuer la cérémonie elle-même : vous n’êtes pas obligé d’attendre le dîner ! En outre, je pense qu’il est important d’avoir un maître de cérémonie. Dans un mariage, je pense qu’il est important d’être entraîné, que ‘quelqu’un vous marie’. Cela peut-être un proche, un parent, un ami, ou tout simplement quelqu’un que l’on aime, que l’on admire, que l’on respecte.

Un tel effort pour sortir des cérémonies ‘classiques’ a-t-il un impact pour le couple lui-même ?

Je ne pourrais pas vous dire si cela fait des couples plus durables, les statistiques n’existent pas (rires) ! Ce qui est sûr, c’est qu’une préparation de mariage (même s’il y a, forcément, des engueulades), cela peut être l’occasion d’avoir des conversations plutôt chouettes, voire même très très intéressantes, sur les valeurs, les envies, les symboles, la spiritualité. Autant de sujets que l’on n’aborde pas forcément en temps normal. C’est l’occasion de demander à l'autre "est-ce que telle ou telle chose compte vraiment pour toi ?".