Y a-t-il trop de comédies françaises en salles ?

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Isabelle Giordano, directrice générale d'Unifrance, et Alain Grasset, journaliste cinéma, débattent de la question au micro d'Europe matin.

Lorsqu'on s'attarde sur le tableau des entrées de l'année 2017, la comédie française se porte bien. Sur les seize films français qui ont franchi le million d'entrées en 2017, dix d'entre eux étaient des comédies. Les films Alibi.com et Le sens de la fête ont même dépassé tous les deux les 3 millions d'entrées. Mais à côté de ça, beaucoup de longs-métrages sont restés sur le carreau. Alors y a-t-il trop de comédies françaises en salles ? Isabelle Giordano, directrice générale d'Unifrance, et Alain Grasset, journaliste cinéma, débattent de la question au micro d'Europe matin.

"Beaucoup de décideurs vont un peu trop vite". Pour Alain Grasset, les chiffres d'entrées sont en effet un peu trompeur car derrière, "il y a beaucoup de films qui n'ont pas marché". Le journaliste cinéma, qui a notamment officié au Parisien, pointe ainsi les mauvais résultats du Redoutable (à peine 150.000 entrées) ou encore de Stars 80, la suite (320.000 entrées pour 20 millions d'euros de budget). "Je pense qu'il y a un peu trop de comédies et que, peut-être, il y en a qui n'ont pas vraiment leur place en salles", estime le journaliste. Et selon lui, cela pose un problème car "l'argent qui passe dans ces comédies ne permet pas à certains films de se monter".

Alain Grasset souligne notamment que "les producteurs pensent qu'avec la comédie, on gagne à tous les coups". Or, le journaliste cinéma déplore que "beaucoup de décideurs vont un peu trop vite. On voit des films qui se montent en l'espace de quatre à cinq mois, mais ça ne suffit pas. C'est très difficile d'écrire des comédies, il faut prendre du temps".

"Il faut arrêter de s'auto-flageller". De son côté, Isabelle Giordano, directrice générale d'Unifrance, "ne comprend pas du tout cet agacement". Selon elle, "il faut laisser faire la loi du marché". "Il y a un moment où les gens vont se rendre compte que ce n'est pas bien de faire des mauvais films, car ça ne rapporte pas beaucoup d'argent", affirme la directrice générale d'Unifrance. "La vraie question, c'est : 'est-ce qu'il y a suffisamment de bons films ?'", juge Isabelle Giordano. Elle met notamment en avant le fait que la France est "le deuxième exportateur mondial de films et la première cinématographie en Europe. Il faut arrêter de s'auto-flageller."