Woody Allen : "Dans les films américains, les hommes sont souvent des personnages en une seule dimension"

© Dimitrios Kambouris / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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A.D
Le cinéaste américain avait répondu à Europe 1 en novembre dernier, avant la sortie de Wonder Wheel, et surtout avant que des accusations d'agressions sexuelles ne soient réitérées contre lui.
INTERVIEW

Il est l'un des plus grands réalisateurs encore en vie mais Woody Allen est aussi un homme rattrapé depuis plusieurs semaines par des accusations d'agressions sexuelles. Le réalisateur de Match Point, Manhattan ou encore Annie Hall avait accordé une interview à Europe 1 lors de sa venue à Paris en novembre dernier. A ce moment-là, l'affaire n'avait pas pris l'ampleur qu'elle a actuellement, avec notamment des accusations réitérées de Dylan Farrow contre le cinéaste. L'entretien était alors consacré au cinéma, uniquement, le cinéaste n'ayant pas voulu aborder le scandale Weinstein. Nous avons choisi de présenter cette interview diffusée dans l'émission Un dimanche de cinéma, sans omettre d'en préciser son contexte.

Trahison et infidélité. En novembre dernier, le réalisateur américain expliquait qu'à chaque occasion qui se présentait, il passait par Paris, "ville fabuleuse". La promotion de son film Wonder Wheel était alors une bonne occasion. Le film est sorti dans les salles le 31 décembre. Le cinéaste de 82 ans en raconte le pitch : "une histoire d'amour, une situation compliquée, qui parle de désespoir avec un peu de sexe et un peu de crime". En somme, dans les années 1950, autour de plages et des manèges de Coney Island aux Etats-Unis, on suit l'histoire de Ginny (Kate Winslet), serveuse qui vit avec Humpty. C'est alors que débarque la fille d'Humpty, Carolina, elle-même poursuivie par des gangsters. Au milieu de ce tableau arrive Mickey (Justin Timberlake), maître-nageur séduisant, qui devient l'amant de Ginny mais qui tombe aussi sous le charme de... Carolina. La trahison et l'infidélité sont au cœur du film. "C'est toutes ces choses qui font le drame et que l'on aime regarder depuis les Grecs, jusqu'à Shakespeare", expliquait alors le réalisateur.

Les femmes "plus libres d'exprimer leurs émotions". Mais le scénario fait aussi étrangement écho à la propre vie du cinéaste quittant sa femme Mia Farrow en 1992, pour la fille adoptive de cette dernière, Soon-Yi Previn, alors âgée d'une vingtaine d'années. Revenant à son film, Woody Allen expliquait apprécier les rôles de femmes complexes : "Dans les films américains, les hommes, le mâle, très souvent, ce sont des mecs qui ont des flingues, qui ne pleurent jamais, qui sont durs et des personnages en une seule dimension. Alors que les femmes sont plus libres d'exprimer leurs émotions, peuvent pleurer. Elles parlent de leurs problèmes, elle sont beaucoup plus ouvertes et courageuses." Des déclarations à voir sous un autre jour avec quelques semaines de recul.

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