Vol de pochoirs de Picasso : deux hommes condamnés à 8 mois avec sursis et un an ferme pour recels

Les dix pochoirs de Picasso ont finalement été rendus à la fille de son ancienne propriétaire.
Les dix pochoirs de Picasso ont finalement été rendus à la fille de son ancienne propriétaire. © DAMIEN MEYER / AFP
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avec AFP , modifié à
Pour le recel de dix pochoirs de Picasso volés, un homme anciennement fiché au grand banditisme et son beau-frère ont été condamnés vendredi à respectivement un an ferme et 8 mois avec sursis.

Dix pochoirs de Picasso volés au domicile parisien d'une riche Américaine : deux hommes ont été condamnés vendredi à 8 mois avec sursis et 7.000 euros d'amende et à 1 an ferme et 12.000 euros d'amende pour le recel de ces œuvres.

Deux beaux-frères. La procureure avait requis une peine d'un an avec sursis et 10.000 euros d'amende contre le premier prévenu, directeur technique dans le bâtiment âgé de 61 ans. Elle avait réclamé une peine de 2 ans ferme et 20.000 euros d'amende contre son beau-frère, 56 ans, employé d'un bar-tabac des Hautes-Alpes, anciennement fiché au grand banditisme et dépeint comme "l'organisateur du transfert des œuvres d'art".

Les œuvres volées avaient été vendues aux enchères. L'affaire débute le 14 avril 2016 avec la vente à Drouot pour 51.500 euros de neuf pochoirs de Picasso à un collectionneur d'art américain. L'homme se rend vite compte qu'il s'agit d’œuvres volées et alerte le commissaire priseur qui saisit la police. La Brigade de répression du banditisme identifie vite le vendeur, un homme résidant dans les Hauts-de-Seine. À son domicile seront saisis quatre bronzes volés et le dixième pochoir de la série de Picasso que l'homme, qui ne connait rien à l'Art, avait oublié dans une armoire, ce qui avait fait baisser la valeur du lot mis aux enchères.

À la barre, le prévenu, costume gris sur chemise bleue, explique avoir reçu ces pièces de son beau-frère avec un petit tableau du peintre français Maurice Utrillo (1883-1955) vendu à Drouot 20.000 euros mais dont l'origine délictueuse n'a pas pu être prouvée. "Comme il quittait la région parisienne pour s'installer dans les Hautes-Alpes, il m'a dit que ces pièces seraient plus en sécurité chez moi. J'étais au courant de son passé dans la cambriole mais je pensais qu'il s'était calmé. Moi, j'ai toujours été honnête mais on ne choisit pas sa famille", a-t-il lâché.

À ses côtés, son beau-frère, barbe grise et lunettes, affirme lui avoir reçu les oeuvres en dépôt d'un de ses amis d'enfance, connu de la justice pour un trafic international de drogue et décédé en 2011. "Je me doutais bien qu'il pouvait y avoir une provenance délictueuse vu ses antécédents, mais on pouvait avoir un doute", a-t-il avancé expliquant avoir proposé les oeuvres à son beau-frère à la mort de son ami "plutôt que de les jeter". La police a retrouvé chez lui quatre autres œuvres volées à des particuliers et dans une galerie.

Les pochoirs rendus à la fille de leur ex-propriétaire. Les dix pochoirs de Picasso ont finalement été rendus à la fille de son ancienne propriétaire. Les autres oeuvres seront conservées six mois par la justice pour donner aux propriétaires le temps de se manifester.