Victoria Abril : "Chez les comédiennes, le pire, c'est à la quarantaine"

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A.D
La comédienne espagnole en est à la huitième saison de "Clem", une série qui l'a relancée devant les caméras après le passage complexe de la quarantaine.
INTERVIEW

Connue pour ses films sous la direction de Pedro Almodovar, mais aussi pour la série française Clem, la comédienne espagnole Victoria Abril est à l’affiche de la pièce Paprika au théâtre de la Madeleine jusqu'au 7 avril. Elle y joue la mère de Jean-Baptiste Maunier. Invité dans l’émission Ceci dit, l'actrice pétillante a donné son âge sans coquetterie : 58 ans. Et expliqué ô combien le nombre des années influait sur la carrière des comédiennes.

Du drame à la comédie. Dans la série Clem, elle est mère, grand-mère, tante, épouse, amante... Un rôle aux larges facettes qui lui a été offert à l'âge de 49 ans. "Le téléphone s'est remis à sonner. A 50 ans, tu peux tout faire, sauf la jeune." La saison 8 sortira début mars sur les écrans. Depuis qu'elle incarne Caroline, la mère de Clem, elle sait ce qu'elle fera l'année d'après, au rythme de trois épisodes à la fois, en passant du drame à la comédie, de la femme qui a un cancer à celle qui a un amant, explique-t-elle.

"Les aigries ou les méchantes". Elle assure que le passage le plus difficile pour une comédienne est la quarantaine. "T’es trop jeune pour faire la vieille et trop vieille pour faire la jeune. Donc, tu n’as pas beaucoup de propositions. Les hommes ne savent pas quoi faire avec toi, et 95% des metteurs en scène sont des hommes", décrit-t-elle. Et la comédienne de préciser le peu de choix de rôles offerts : "Les aigries, donc mon mari me quitte pour une plus jeune, ou les méchantes. T’en fais deux ou trois et tu te dis, ça suffit, maintenant qui va s’occuper de mon petit cas. J’ai solutionné ça en produisant mes deux albums et mes deux tournées." Une carrière de chanteuse qu'elle a mis entre parenthèses dès qu'elle a retrouvé régulièrement les caméras.

Une enfance sous Franco

Abril n’est pas le nom vrai nom de la comédienne. "C’est Merida", précise-t-elle. Un nom que sa famille lui a demandé de changer au cas où elle ne serait "pas bonne", dans son métier, explique-t-elle en riant et sans rancune. la comédienne a aussi confirmé avoir passé une partie de son enfance dans un orphelinat. Sa mère, non mariée, avait eu trois enfants sous la dictature de Franco, ce qui était incompatible avec une vie de travail et assez mal vu. Victoria Abril l'a retrouvée après. "’est guéri, cicatrisé, accepté. Elle a fait ce qu’elle a pu", conclut la comédienne, une nouvelle fois, sans rancune.