Antoine de Caunes et Solidays : "On est là pour rappeler qu'il y a 6.000 victimes du Sida en France chaque année"

Antoine de Caunes, crédit : BERTRAND GUAY / AFP - 1280
"Et c'est très gratifiant pour des gens de ma génération de voir à quel point les jeunes sont prêts à se mobiliser", se félicite Antoine de Caunes au micro d'Europe 1
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Marthe Ronteix
Pour la 20ème année, Antoine de Caunes est le président d'honneur du festival Solidays. Son rôle ? Continuer de faire de la prévention contre le Sida auprès des jeunes générations.
INTERVIEW

Trois millions de festivaliers, 25 millions d'euros récoltés pour des associations. Jusqu'à dimanche soir, le festival Solidays investi les pelouses de l'hippodrome de Longchamp pour fêter ses 20 ans. Une armée de bénévoles, des artistes et des personnalités sont présents pour récolter des fonds pour lutter contre le Sida. Parmi eux, Antoine de Caunes, président d'honneur du festival depuis 20 ans, venu raconter ce qu'il s'y est passé au micro d'Europe 1, samedi.

Entre députés et première dame. Il y a "toujours la même ambiance", assure l'animateur qui ne chôme pas pendant les trois jours de festival. "En tant que président d'honneur, j'accueille les politiques, les partenaires, je vais remercier les associations... Hier soir [vendredi], on a eu la visite de 47 députés qui sont venus voir à quoi ressemblait le festival. C'est mon boulot." Une délégation venue voir les forces vives de la solidarité à l'oeuvre et "j'espère que cela leur a donné de bonnes idées", confie Antoine de Caunes. 

 

La première dame, Brigitte Macron, était également sur la pelouse de Longchamp pour rencontrer les associations. "On espère aussi la visite du président en personne parce que c'est un acte symbolique. Non qu'on lui courre après, mais s'il va au Salon de l'agriculture, il peut venir à Solidays. Je crois que les deux causes ont leurs mérites respectifs", appelle le président d'honneur.

Un endroit "qui ne ressemble à rien d'autre". "C'est important que le gens viennent voir à quoi ça ressemble parce que ça ne ressemble à rien d'autre. C'est un endroit à la fois festif et où il se raconte plein de choses. Sur l'histoire du Sida mais aussi de la solidarité au sens large. Il y a un village où sont rassemblées 80 associations et il y a une parole qui circule. On essaye de sensibiliser les jeunes mais on lève aussi des fonds pour venir en aide à des associations qui travaillent sur ces terrains-là." 

Une maladie toujours mortelle. "Il y a toute une génération qui a grandi quand le Sida faisait partie du paysage. Et quand vous êtes habitués à la présence de quelque chose, vous perdez votre vigilance", analyse Antoine de Caunes quant à la méconnaissance grandissante des 15-24 ans sur cette maladie toujours mortelle. "Il y a aussi eu des campagnes de prévention très mal faites. Donc aujourd'hui, plein de jeunes gens s'imaginent que si l'on est contaminé, il suffit de prendre deux-trois pilules et qu'on survit très bien avec. On est là pour rappeler qu'il y a 6.000 victimes du Sida en France chaque année."

Un mobilisation qui ne faiblit pas. Le festival est également un modèle de solidarité et d'engagement, notamment des jeunes gens. Solidays "ne peut exister que parce qu'il y a 3.000 mômes [la moyenne d'âge des bénévoles ne dépasse pas les 24 ans] qui donnent du temps et de l'énergie pour que cela puisse être et cela depuis 20 ans", rappelle Antoine de Caunes. "Et c'est très gratifiant pour des gens de ma génération de voir à quel point les jeunes sont prêts à se mobiliser."