Sicario : le narco-polar "à couper le souffle"

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S.B. avec Bruno Cras et Mathieu Charrier , modifié à
L'AVIS DE - Le film de Denis Villeneuve nous entraîne sur les talons d'une jeune recrue du FBI dans la jungle des cartels de drogue. Un film Europe 1. 

C'est "le meilleur thriller de l'année" pour Bruno Cras, spécialiste du cinéma à Europe 1. Sicario, du Québécois Denis Villeneuve, sur les écrans mercredi, a des allures de "narco polar", estime-t-il. Sicario vient de "Sicaires", du nom des gardiens de Jérusalem qui défendaient leur ville contre l'envahisseur romain. Les combattants, censés être du côté de l'ordre, étaient en même temps des tueurs.

Le film, qui suit la même logique, se déroule à la frontière américano mexicaine, dans une zone de non-droit. Les cartels de la drogue font la loi, tuent comme ils respirent. On aperçoit ainsi des cadavres pendus un peu partout sous les ponts qui bordent les routes. C'est dans ce climat très tendu que Kate, un agent du FBI va découvrir des dizaines de cadavres emmurés dans une villa désaffectée.  C'en est trop pour la jeune femme, qui va alors accepter de participer à une mission clandestine. Elle va découvrir que côté américain, pour combattre l'horreur, on utilise à peu près les mêmes méthodes que les cartels.

Un thriller particulièrement efficace. "Sicario est à la fois -à mon humble avis- un petit film de guerre mais aussi un thriller et un drame moral", confie le réalisateur qui a eu "une liberté totale pour faire ce film." Denis Villeneuve a ainsi amené le film vers "un regard un peu plus politique, un peu plus critique vis-à-vis de l'Amérique".

Pour Bruno Cras, le réalisateur Denis Villeneuve est aussi efficace au niveau de l'action pure que les meilleurs réalisateurs hollywoodiens, mais il y a aussi une réflexion dans son film, sur l'extrême minceur de la frontière entre le bien et le mal. Benicio Del Toro, qui joue un personnage mystérieux et ambivalent, est aussi particulièrement fascinant à l'écran. Résultat ? Deux heures de cinéma à couper le souffle.