Romain Duris : "Je ne suis pas people"

© Yohan BONNET / AFP
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A.D
Le comédien joue un prêtre et donne la réplique à Marine Vacth dans La Confession, qui sort en salles le 8 mars.
INTERVIEW

On l'a vu en arnaqueur amoureux de Vanessa Paradis ou en chômeur reconverti en tueur aux côtés de Michel Blanc. Romain Duris prend cette fois la soutane dans le film La Confession de Nicolas Boukhrief. L'acteur était l'invité d'Un dimanche de cinéma pour présenter ce rôle de prêtre sous l'Occupation.

Défi. Jouer un prêtre a été un défi personnel. "Il y une façon d'accueillir chaque personne dans l'image que j'ai d'un bon prêtre. Il y a quelque chose d’assez généreux, de tourné vers l'autre. Quand on est acteur, on a aussi un peu ce rôle-là. Le prêtre doit faire passer la parole du Seigneur, l'acteur doit faire passer la parole du texte". Une autre raison a convaincu le comédien : "J'aime les contradictions, les doutes. Quand on est prêtre, on doit gérer tout ça, c'est un peu l'histoire du film, comment gérer ses sentiments." Romain Duris donne la réplique à Marine Vacth qui joue le personnage de Barny. "Elle est communiste, très rebelle, a énormément de convictions, ça fait des discussions passionnantes."

Être acteur "ne remplit pas toutes les cases". Le prêtre séduit, sans être séducteur. "Je ne peux pas vraiment contrôler ça, si ce n'est qu'il n'est pas frimeur. Il est moderne pour son époque, à l'écoute. Peut-être qu'en étant beaucoup à l'écoute, on en devient séduisant, je le crois." Devenu acteur presque par hasard en étant casté pour Le Péril jeune, il considère "qu'il y a toujours quelque chose qui nous échappe", un aspect parfois "frustrant et énervant. On n'est pas tout le temps créateur". Le métier "ne remplit pas toutes les cases", selon lui. Il pense d'ailleurs à sortir un recueil de dessins, sa première passion, et reste discret en interviews. "Je ne suis pas people", ajoute-t-il. "Je ne vois ce que pourrait m'apporter le fait d'être dans les journaux à parler de ma vie. Je pense que ça me dévierait de mon travail."

Il s'éloigne aussi des "comédies destinées au grand public et à faire des entrées. Il y a une espèce de simplicité, de banalité ou de vulgarité qui me fait un peu peur mais peut-être que j'ai tort, mais moi je ne le sens pas", conclut-il, alors même que la comédie L'Arnacoeur - qu'il avait un peu modifiée - reste son plus gros succès avec presque quatre millions d'entrées.