L'acteur Toni Servillo dans la peau de Silvio Berlusconi.
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Olivier Cougard, édité par G.P.
Olivier Cougard, correspondant en Italie pour Europe 1, nous livre son avis sur le long-métrage dans Europe matin.

Il était attendu sur la Croisette, dans la sélection officielle du Festival de Cannes. Finalement, il n'a pas été sélectionné. Loro, le nouveau film de Paolo Sorrentino, qui raconte la vie personnelle de Silvio Berlusconi, est donc sorti mardi en Italie. En France, il faudra sans doute attendre encore plusieurs mois. Que vaut-il ? Réponse avec Olivier Cougard, notre correspondant en Italie.

Entre politique et vulgarité. Loro est un film déroutant. On passe par toutes les émotions : le dégoût, la surprise et le rire. On reconnait immédiatement la patte de Paolo Sorrentino, avec ses longs travellings, ses scènes filmées parfois comme des clips et, à d'autres moments, ces plans longs, filmés comme des tableaux. Le long-métrage raconte comment un entrepreneur véreux, originaire des Pouilles, souhaite par tous les moyens s'approcher de Sivlio Berlusconi, pour faire partie de ses loros, ses courtisans.

Dans ce film, les femmes sont véritablement réduites à l'état d'objet sexuel. Paolo Sorrentino multiplie les scènes crues. Il faut finalement attendre que le personnage de Silvio Berlusconi face son entrée dans l'intrigue, assez tard, pour que Loro prenne une toute autre dimension. L'homme politique italien est d'ailleurs magnifiquement interprété par l'acteur Toni Servillo.

Globalement, on reste un peu sur notre faim. L'intrigue manque de cohésion et Paolo Sorrentino a vraiment poussé le curseur de la vulgarité à l'extrême. Attendons de voir la deuxième partie, qui sort le 10 mai prochain en Italie, pour voir ce que vaut réellement l'oeuvre dans son ensemble.

Regardez la bande-annonce :