Que vaut l'adaptation des "Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire" de Netflix ?

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Les Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire nous plonge dans univers complètement féerique et fantasmé. © Joe Lederer / Netflix
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Guillaume Perrodeau , modifié à
La plateforme VOD adapte la saga de romans vendus à plus de 55 millions d'exemplaires.

Elles avaient déjà connu une vie sur les écrans, au cinéma, en 2004. Cette fois-ci, Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire arrivent en série, produite par Netflix. Dès le 13 janvier, la plateforme de VOD met à disposition les huit épisodes de la première saison, qui narrent les quatre premiers tomes de cette saga de livres, sortie entre 1999 et 2006.

Dans cette première saison, on suit les destins de Prunille, Klaus et Violette, devenus orphelins suite à la mort de leurs parents dans un incendie. Ils sont placés chez un parent proche, le terrible comte Olaf, qui ne rêve que d'une chose : piquer leur fortune. Europe 1 a pu voir l'intégralité de la première saison.

Quelque part entre Wes Anderson et Tim Burton. Les bandes-annonces le laissaient penser, les premières minutes le confirment. Le parti pris esthétique des Désastreuses aventures des orphelins Baudelaire nous plonge dans univers complètement féerique et fantasmé.

Esthétiquement, il y a là le style néo-gothique, qui rappelle celui de Tim Burton, la poésie visuelle de Pushing Daisies (que le réalisateur Barry Sonnenfeld produisait) et la facétie des films de Wes Anderson. À la manière de ce dernier, Barry Sonnenfeld use abondamment de la symétrie pour composer ses cadres. Chaque plan donne la sensation d'être parfaitement équilibré, à un point tel que cela accentue encore un peu plus la dimension irréelle de l'ensemble.

La bonne pioche Neil Patrick Harris. Le parti pris esthétique de la série permet surtout de désamorcer la tristesse inhérente à l'histoire. Le destin d'orphelins à qui rien ne sourit, pour qui tout va mal, trouve ainsi un contrepoint visuel bienvenu pour garantir un peu de merveilleux dans ce tableau si noir.

Autre élément dans ce sens : l'humour, omniprésent tout au long des épisodes. Le choix de prendre Neil Patrick Harris (Barney Stinson dans How I Met Your Mother) pour jouer le comte Olaf incarne bien cette volonté de placer la série du côté de l'humour noir potache. L'acteur distille ainsi une cruauté de tous les instants, mais toujours nappée d'une dose de plaisanteries suffisantes pour ne pas verser complètement dans le sérieux. Et chaque personnage est ainsi, d'un excès qui confine au burlesque.

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Une histoire un peu répétitive. Si chaque épisode se regarde avec plaisir, la série pourrait tout de même en lasser certains. On retrouve un peu les mêmes limites que dans la saga de livres. Les intrigues des romans marchent sur un principe de répétition. À chaque nouveau tome, les orphelins atterrissent chez un nouveau tuteur, dans un nouveau décor, et doivent faire face au comte Olaf et à ses sbires, camouflés derrière des déguisements. Un principe que l'on retrouve dans la série et qui peut sembler s’essouffler un peu, à mesure qu'il se répète.

"Les désastreuses aventures des orphelins Baudelaire" saison 1, dès le 13 janvier sur Netflix