Quand la commune de Fiac tente de concurrencer... la Fiac

Même sans être au fait de l'art contemporain, Christian Rougé est fier d'avoir accueilli l'oeuvre de Pierre Mache dans son jardin.
Même sans être au fait de l'art contemporain, Christian Rougé est fier d'avoir accueilli l'oeuvre de Pierre Mache dans son jardin. © Carole Ferry / Europe 1
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Carole Ferry, édité par Thibaud Le Meneec
Alors que s'ouvre mercredi la Foire internationale d'art contemporain (FIAC) à Paris, la petite commune de Fiac, dans le Tarn, a décidé de jouer sur l'homonymie avec la manifestation parisienne pour organiser ses propres expositions. Notre reporter s'est rendue sur place.
REPORTAGE

D'une Fiac à l'autre : depuis près de vingt ans, la petit commune tarnaise de Fiac, 900 habitants, joue sur son nom et se prend un peu pour la Fiac, la Foire d'art contemporain de Paris, qui ouvre ses portes mercredi soir, jusqu'à dimanche. Depuis 2000, la bourgade organise sa propre manifestation : l'Afiac. Notre reporter s'est rendue sur place pour mesurer l'ampleur de cette contre-manifestation.

Une salle communale aux allures de Grand Palais. À Fiac, pas de Grand Palais mais une petite salle communale avec son café, son bureau de poste et même son commissaire d'exposition, chargé de transformer un lieu du quotidien en espace d'art contemporain. "La Poste et le point informatique disparaissent derrière ce rideau", explique Patrick Tarres, qui endosse aussi le costume de directeur artistique. "Il ne reste plus que la salle d'exposition et l'exposition elle-même", composée d’œuvres de collection du Frac (Le Fonds régional d'art contemporain), des Abattoirs de Toulouse, indique Patrick Tarres, qui s'enorgueillit d'aller "fouiller dans leur réserve et choisir des œuvres pour monter des expositions dans ce lieu."

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Une oeuvre hébergée dans une cave chez l'habitant. Dans cette commune entre Toulouse, Castres et Albi, les habitants sont directement mis à contribution. Leur rôle ? Héberger la dizaine d'artistes et les œuvres qu'ils sont venus exposer. Parmi eux, Dominique Besse, qui a accueilli Marie-Luce Nadal il y a quelques semaines. "Vous avez une plaque d'acier, sur laquelle sont suspendus des ciseaux. L'idée, c'est de les faire tomber sur le sol. Ça représente les menaces écologiques qui risquent de s'abattre sur nous si on n'est pas vigilants", décrit-elle à propos de l'oeuvre de l'artiste, conservée dans sa cave voûtée.

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"Répondre aux questions des visiteurs." Christian Rougé, lui, a vu son jardin transformé en balade poétique avec musique et photos par le travail de Pierre Mache. "Notre singularité, c'est d'habiter une maison assez retirée pour une expérience inédite. On a eu 800 visiteurs", avance-t-il fièrement, sans être pour autant un connaisseur dans l'art contemporain : "Sincèrement, j'aurais vu ce travail sans l'avoir connu, j'aurais peut-être été hermétique et réservé. Là, le travail qu'il a fait m'a beaucoup plu. On a pu accompagner les visiteurs et presque répondre à leurs questions." De parfaits guides pour un événement original, qui n'a pas grand-chose à envier à son modèle parisien.