Pour "Belle et Sébastien", Cornillac voulait un méchant qui soit "une figure du mal"

Clovis Cornillac 1280
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Réalisateur de ce troisième opus des aventures du jeune Sébastien et de son chien, Clovis Cornillac se glisse aussi dans la peau du grand méchant.
INTERVIEW

Il est à la fois devant et derrière la caméra. Clovis Cornillac est aux manettes du troisième volet de Belle et Sébastien, qui sort le 14 février dans les salles, et dans lequel il incarne également Joseph, le grand antagoniste du film. Mais pour l'acteur-réalisateur, le choix d'une telle réalisation était loin d'être une évidence. "Je n'étais pas fan pour être sincère, mais je me suis rendu-compte, quand on me l'a proposé pour le réaliser, que ça faisait partie d'un patrimoine commun. Je connaissais la chanson, je connaissais Mehdi [Mehdi El Glaoui, l'interprète de Sébastien dans la série originale, ndlr], alors que je n'étais pas fan", raconte-t-il jeudi, au micro d'Europe 1.

Des références à la littérature d'aventure américaine... "La lecture du scénario m'a inspiré. Plein de choses me sont apparues, notamment des références à la littérature nord-américaine, à Jack London", explique Clovis Cornillac alors que les vastes espaces enneigés du film, tourné entre 2.000 et 2.500 mètres d'altitude en Haute-Maurienne, ne sont pas sans rappeler ceux de Croc-Blanc ou de L'Appel de la forêt.

... et aux méchants des contes de notre enfance. Dans cet opus, Belle est arrachée à Sébastien par Joseph, une homme qui prétend être le véritable propriétaire de la chienne. "Je voulais que ce personnage soit plus qu'un personnage construit de manière psychologique, mais une figure du mal, une figure du mauvais, du dégueulasse, du salopard", insiste Clovis Cornillac qui prête ses traits à ce grand méchant. "Il y a l'idée de l'ogre dans le Petit Poucet. Je voulais qu'il ait de la puissance, du charisme". Un personnage qui doit pousser les spectateurs à se définir face au mal, "face à une situation maléfique", souligne encore l'acteur.

La justice des hommes. Mais Clovis Cornillac a également voulu interroger le rapport entre la moralité et la légalité. Ainsi, au début du film, Sébastien ne peut empêcher Joseph de récupérer Belle, même si ce dernier la bat, parce qu'il est le propriétaire légal de l'animal. "Ma carte du monde a changé le jour où j'ai découvert que la justice pouvait être du côté de quelqu'un d'éminemment mauvais", explique Clovis Cornillac. "Sébastien n'a qu'un choix : se barrer, parce qu'il ne fait plus confiance au monde des adultes. De temps en temps, on peut s'interroger", conclut le réalisateur.