Polémique sur Polanski et Brisseau : la Cinémathèque française "pas à la hauteur", dénoncent des cinéastes

Les deux Femen ont perturbé la venue de Roman Polanski à l'ouverture de la rétrospective que lui consacre la Cinémathèque française.
Les deux Femen ont perturbé la venue de Roman Polanski à l'ouverture de la rétrospective que lui consacre la Cinémathèque française. © Lionel BONAVENTURE / AFP
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G.P. avec AFP
Dans un communiqué, la Société des Réalisateurs de Films (SRF) déplore la ligne de défense de la Cinémathèque française.

Plusieurs cinéastes ont dénoncé la "gestion de crise" de la Cinémathèque française à propos des rétrospectives consacrées à Roman Polanski et Jean-Claude Brisseau, mis en cause dans des affaires d'agression sexuelle, estimant que l'institution culturelle n'est pas "à la hauteur du moment".

"La Cinémathèque ne nous semble pas à la hauteur du moment". "Nous déplorons que la Cinémathèque joue la fuite, l'hostilité ou la résistance au débat qu'elle n'arrive manifestement pas à penser dans sa complexité ni même ses grandes lignes", écrit la Société des Réalisateurs de Films (SRF) dans un communiqué mis en ligne sur Internet. "La Cinémathèque ne nous semble pas à la hauteur du moment", pointe la SRF dont le conseil d'administration réunit entre autres Jacques Audiard, Cédric Klapisch et Céline Sciamma.

Une Cinémathèque "déconnectée des vrais enjeux". L'institution dédiée au 7e art a choisi, mercredi dernier, de reporter la rétrospective Brisseau, condamné en 2005 pour le harcèlement sexuel de deux jeunes actrices. Une décision prise "dans un souci d'apaisement", selon un communiqué. Elle a en revanche maintenu la rétrospective consacrée à Roman Polanski, accusé par plusieurs femmes d'agressions sexuelles. Une manifestation de féministes, dont des Femen, s'était tenue fin octobre, lors de la soirée d'inauguration en présence du réalisateur de Rosemary's baby.

"La Cinémathèque ne semble pas comprendre que chaque décision prise en son sein renvoie un signal fort, qui puisse par conséquent être discuté, contesté. (...) Nous regrettons sa ligne défensive, arguant de l'éternel retour à l'ordre moral, qui nous semble déconnectée des vrais enjeux", souligne la SRF dans son communiqué.