Philippe Besson évoque son livre sur Emmanuel Macron : "Je ne sais pas écrire sur quelqu'un que je déteste"

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Dans Bonjour la France, l'écrivain évoque son ouvrage "Un personnage de roman". Pendant plusieurs mois, le romancier a suivi l'actuel président de la République, à l'époque de sa course à la présidentielle.
INTERVIEW

Philippe Besson et Emmanuel Macron se connaissaient déjà avant que ce dernier ne se lance à la conquête de l'Elysée. Une fois la décision de l'ancien ministre de l'Economie prise, le romancier a décidé de le suivre lors de sa campagne et d'en tirer un livreUn personnage de roman est sorti le 7 septembre dernier. Le romancier était dans Bonjour la France mercredi pour évoquer son ouvrage.

Emmanuel Macron se rêvait en "Stendhal, Romain Gary ou René Char". Proche de l'actuel président de la République, Philippe Besson raconte qu'Emmanuel Macron ne se destinait pas à un destin présidentiel. "À 18 ans, il voulait devenir écrivain. Il ne voulait pas devenir énarque, encore moins ministre et encore moins président", explique-t-il. Le jeune homme de l'époque se rêvait plutôt en "Stendhal, Romain Gary ou René Char". Emmanuel Macron a d'ailleurs écrit plusieurs manuscrits, restreints pour le moment à l'anonymat d'un tiroir. 

"Je ne sais pas écrire sur quelqu'un que je déteste". Interrogé sur sa démarche d'écriture, le romancier explique avoir été intéressé par "ce type qui s'invente un destin et qui va s'engouffrer dans le vent de l'histoire". "J'ai besoin de me sentir en empathie avec mes personnages. Je ne sais pas écrire sur quelqu'un que je déteste ou méprise", indique Philippe Besson. "Je suis écrivain, je me reconnais un devoir de subjectivité. L'empathie n'exclut pas la lucidité et la franchise", affirme-t-il quand on le questionne sur la distance avec son sujet de roman.

Emmanuel Macron a lu le livre et a donné son avis à Philippe Besson. "Il a respecté le deal de départ et n'a pas demandé de relecture ou de correction", précise l'écrivain. "Emmanuel Macron m'a dit deux choses : 'ça s'est passé comme ça' et 'c'est le témoignage d'une complicité sans complaisance et sans compromission'".