"Nymphomaniac" devrait garder son visa d'exploitation

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B.P. avec AFP , modifié à
La plainte de deux associations traditionalistes contre le sulfureux film de Lars Von Trier avec Charlotte Gainsbourg devrait garder son visa d'exploitation.

La version longue du film sulfureux Nymphomaniac, volume 1 du réalisateur danois Lars von Trier devrait conserver son visa d'exploitation en France, malgré la plainte de deux associations traditionalistes, a estimé mercredi le rapporteur public du Conseil d'État. Le rapporteur public, dont l'avis est généralement suivi par le Conseil d'État dans sa décision, a recommandé de ne pas annuler le visa d'exploitation de ce film, contrairement à ce qu'avait statué la cour administrative d'appel de Paris dans son arrêté du 12 juillet 2016.

Une version non censurée plus longue de 30 minutes, aux scènes explicites. Dans le sulfureux Nymphomaniac, diptyque sorti en janvier 2014 en France dans sa version courte, le cinéaste danois retrace à coups de scènes de sexe explicites et non-simulées le parcours érotique d'une femme, de son enfance jusqu'à ses 50 ans. La narration est confiée au personnage principal Joe, nymphomane autoproclamée campée par Charlotte Gainsbourg. La version longue "non censurée" du volume 1, plus longue de 30 minutes, présentée pour la première fois à la Berlinale en février 2014, contient encore plus d'images de sexes en gros plan.

 

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"Aucune dissimulation des organes génitaux". Les associations Promouvoir et Pour la dignité humaine, proches des catholiques traditionalistes, avaient demandé l'annulation du visa d'exploitation. La cour administrative de Paris avait estimé en juillet dernier que l'interdiction aux moins de 16 ans n'était pas suffisante pour ce film comportant "des scènes à caractère sexuel, filmées en gros plan, de manière parfaitement réaliste et appuyée, sans aucune dissimulation des organes génitaux". Le visa d'exploitation de Nymphomaniac avait donc été annulé.

La version longue et non-censurée du film n'a jamais été projetée au cinéma, mais son visa d'exploitation posait problème dans le cadre de sa sortie en DVD. Les associations plaignantes estimaient en effet que la signalétique mettant en garde contre le contenu sensible n'était pas assez visible. Le rapporteur a estimé que le retrait du visa d'exploitation ne pouvait être accordé pour ce motif, car il y aurait alors "une inadéquation entre le manquement en cause, relatif aux DVD, et la réponse, ciblée sur l'exploitation en salles", puisque "le retrait du visa d'exploitation en salles ne ferait pas par lui-même obstacle à la commercialisation" des DVD. Mais il a aussi tenu a rappelé que le manquement aux obligations sur les jaquettes de DVD exposait tout de même l'exploitant à des sanctions pénales, comme des amendes.

 

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