Notre-Dame de Paris : les futurs vitraux controversés de la cathédrale exposés au Grand Palais jusqu'au 15 mars
Les maquettes des six vitraux contemporains de la cathédrale, imaginé et créés par Claire Tabouret, seront exposés à partir du 10 décembre et jusqu'au 15 mars 2026 au Grand Palais de Paris. Les vitraux seront installés d'ici fin 2026. Leur création a fait l'objet d'une controverse, car les vitraux originaux n'avaient pas été abîmés par l'incendie.
Un an après l'incendie qui l'avait ravagée, Notre-Dame renaît : depuis sa réouverture, près de 11 millions de visiteurs se sont pressés pour admirer la cathédrale restaurée. Mais de nombreuses étapes demeurent pour parachever sa reconstruction, notamment pour les vitraux.
Les maquettes des nouveaux vitraux seront installées au Grand Palais du 10 décembre au 15 mars 2026 pour l'exposition D'un seul souffle, avant qu'ils ne soient mis en place à la fin de l'année 2026.
300.000 signatures contre les vitraux contemporains
Mais ces vitraux contemporains ont suscité une vive polémique, car ceux d'origine conçus par Viollet-le-Duc n'avaient pas été endommagés par l'incendie. Une pétition des défenseurs du patrimoine avait été lancée lors de l'annonce de la création de nouveaux vitraux, et compte à ce jour près de 300.000 signatures.
Le remplacement de ces fenêtres avait été ordonné par Emmanuel Macron le 8 décembre 2023, lors d'une visite du chantier, et sur la demande de l'archevêque de Paris. Le chef de l'État souhaitait "que la marque du XXIe siècle soit ainsi portée" à Notre-Dame.
Claire Tabouret avait été sélectionnée en décembre 2024 pour réaliser ces vitraux, hauts de sept mètres, après un appel à projet lancé par l'État et le diocèse de Paris. L'artiste âgée de 44 ans va exposer dès cette semaine et jusqu'au 15 mars ses maquettes au Grand Palais.
Les maquettes représentent chacune un verset de la Bible consacré à la Pentecôte, la "descente de l'Esprit saint", un thème imposé par l'archevêché de Paris.
Au milieu de la galerie sont également exposés sur des tables des pochoirs, des petits monotypes ou des morceaux de verre colorés de l'atelier Simon-Marq, qui a remporté l'appel à projet pour la réalisation des vitraux avec Claire Tabouret. Une distinction pour cet atelier verrier rémois ayant échappé à la liquidation judiciaire en 2019.
La Pentecôte comme thème principal
"Je pense que cela va remettre la lumière sur cet artisanat flamboyant et florissant, et peut-être donner envie à des collectionneurs privés de se tourner vers le vitrail", a déclaré Claire Tabouret dans le dossier de presse.
"J’ai souvent été attirée par les œuvres monumentales, le côté immersif des grands formats, mais il s’agit ici de la plus grande œuvre que j’ai réalisée jusqu’à présent. C’est aussi la première fois que je dois composer ainsi avec le rythme de l’architecture", a-t-elle complété.
Elle confie également avoir été "emportée par la beauté, la poésie du thème de la Pentecôte, choisi par l’archevêque de Paris. Cette idée d’harmonie, d’hommes qui parviennent à s’unir, à se comprendre malgré la diversité de leurs langues, cette folle espérance, j’ai eu envie d’y participer."
Les vitraux originaux, créés par Viollet-le-Duc, seront enlevés de la cathédrale en mars 2026. L'association de catholiques laïcs, Salon Beige, a d'ores et déjà annoncé avoir saisi la justice administrative pour les garder en place, afin "de ne pas sacrifier des éléments patrimoniaux d’intérêt public."