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A.D
Invité d'Isabelle Morizet, l'écrivain et réalisateur dresse son autoportrait : il se décrit moins fêtard, moins cynique qu'on ne le croit et avide de continuer à créer.
INTERVIEW

Après avoir passé plus de deux ans sur son film Monsieur et Madame Adelman, Nicolas Bedos sort à peine du baby-blues post sortie en salles. Doria Tillier, sa compagne, l'a encouragé à monter sur scène pour les Molières. "Ma copine m’a dit que ça me ferait surement du bien d’aller déconner." L'écrivain était ainsi l'invité dominical de l'émission Il n'y a pas qu'une vie dans la vie alors qu'il s'apprête à présenter la 29e cérémonie de récompenses du théâtre le 29 mai, en direct sur France 2.

"On fréquente la nuit pour se détruire". A 37 ans, Nicolas Bedos n'est pas novice en la matière. Sa première pièce a été écrite à 23 ans. Un âge précoce pour un enfant précoce qui a gardé une image de noceur séducteur cynique. Mais il l'affirme, il est "plus simple qu'on ne pense" et est plutôt revenu des ses nuits parisiennes. "Les gens de la nuit disent rarement des choses inspirées. Parce qu’ils sont bourrés. Ça se saurait si on était plus intelligent ivre que sobre. On ne fréquente pas la nuit pour s’enrichir, mais pour se détruire, pour s’abrutir, pour échapper à la performance sociale, professionnelle, intellectuelle. La nuit, je suis souvent navrant, surtout à l'époque où je broyais un peu du noir."

"Dans la peau d'une entraîneuse". Fut un temps où dans ce monde nocturne, il était aussi pianiste au Ritz. "On joue de la soupe. Il est demandé de ne surtout pas se faire remarquer. On aplatit Sinatra, Michel Legrand, Elvis Presley. C’est une musique d’ascenseur." Il se souvient notamment de deux clientes américaines, "totalement aigres avec du rouge à lèvres sur les dents", qui avaient demandé au serveur de lui remettre le numéro de leur chambre. "J’étais monté pour regarder. Elles m'observaient comme un Big Mac. Elles me tripotaient le cul. Je me suis retrouvé dans la peau d’une entraîneuse", confie-t-il.

"Continuer de raconter". Le souvenir d'une vie qui n'est plus exactement la même, aussi bien sur le plan personnel que professionnel. Nicolas Bedos est désormais partagé entre les métiers d'écrivain et de réalisateur, où ses problèmes "mis dans une boîte" et observés "régulièrement" lui servent d'inspiration. Il passe la majorité de son temps à écrire, et a bel et bien une envie simple : "J’aimerais bien continuer de raconter des histoires aux gens, proposer films et romans."