Nicola Sirkis : "À 58 ans, on doit tenir 2h30 sur scène donc il faut faire attention"

© Claire Dutronc
  • Copié
Nikos Aliagas a rencontré le leader d'Indochine le temps d'une balade parisienne, entre supermarché, église et musée.
INTERVIEW

Si habituellement, il adore faire ses courses discrètement, cette fois-ci, c'est raté. En effet, Nicola Sirkis et Nikos Aliagas se sont donnés rendez-vous à la Grande épicerie du Bon Marché, dans le septième arrondissement de Paris, pour l'émission En ballade avec. Le supermarché donc, un lieu banal où chacun achète de quoi se sustenter. Une étape que l'artiste adore et qu'il trouve d'ailleurs nécessaire : "Il faut toujours vivre normalement pour pouvoir écrire et vivre des choses anormales comme on le fait".

Le lieu n'a rien d’anodin pour l'artiste, qui compte à présent près de 40 ans de carrière. "À 58 ans, il faut tenir 2h30 sur scène, donc on doit faire attention", indique Nicola Sirkis. Jus de fruits, jus détox, gingembre, thym, le chanteur fait très attention à son alimentation. "J'ai déconné comme il fallait à 20 ans. (...) Mais maintenant, comme dit Mike Jagger : 'sexe, drogue et rock'n roll, souvenir souvenir !'".

Retour par minitel. Dans la rue, Nicola Sirkis ne passe évidemment pas inaperçu. Disponible, il répond à ses fans et pose pour des selfies, notamment lors de cette ballade en compagnie de Nikos Aliagas. Une tendresse envers ces admirateurs que le leader d'Indochine a toujours eu. "À l'époque, on répondait par courrier mais aussi au Minitel, sur 3615 Indo. J'avais le terminal chez moi, je répondais moi-même", explique-t-il.

"Je respecte beaucoup toutes les religions du monde". Direction ensuite l'église orthodoxe de Saint-Etienne, dans le 16e arrondissement de Paris pour Nikos Aliagas et Nicola Sirkis. "Ce que j'adore d'abord dans une église, c'est ce mélange d'encens avec la pierre humide", confie l'artiste pour qui ces espaces de cultes sont des "lieux qui (lui) parlent". "Pendant une bonne dizaine d'années, j'allais brûler un cierge quasiment tous les jours pour mon frère lorsqu'il était malade. J'ai cru en quelqu'un pour qu'il vienne l'aider et j'ai arrêté du jour au lendemain, dès qu'il est mort", raconte le chanteur.

Des espaces de paix intérieur et de recueillement dans lesquels Nicola Sirkis est toujours "très respectueux". "Je respecte beaucoup toutes les religions du monde, à partir du moment où elles respectent les autres."

Passionné par l'art contemporain. "Lorsque je voyage dans une ville, je fais les églises et les musées". Logique donc, qu'après le recueillement dans l'édifice religieux orthodoxe, Nikos Aliagas et Nicola Sirkis prennent la route d'un lieu culturel, en l’occurrence le Palais de Tokyo et surtout, sa librairie. "C'est un lieu où je vais régulièrement, au moins depuis une quinzaine d'années. Leur librairie est incroyable, ils ont tous les livres que je souhaite trouver", souligne le chanteur.

Passionné d'art contemporain depuis toujours, Nicola Sirkis feuillette les livres sur Andy Warhol, sur des peintres ou encore des photographes, comme Erwin Olaf, qui signe d'ailleurs la pochette du dernier album du groupe, 13. "Quand on regarde ses photos, on a l'impression que ce sont des peintures hollandaises du 16e/17e sicèle, avec des sujets extrêmement modernes", détaille-t-il. "Ce qu'il y a de génial dans l'art contemporain, c'est de rendre la beauté et la saleté du monde intéressante."